Sciences politiques, Manhunt, chapitres 10 et 11, Peter Bergen, Vers une guerre high tech ?, guerre par la technologie, espace virtuel, frappes de drones
Chapitre 10 : Ce chapitre s'attache à montrer en quoi le rôle du JSOC, montré par exemple avec le sauvetage parfait de Phillips par les SEALS le 13 avril 2003 sous la présidence de Bush, a été important dans l'affaire Ben Laden. Le JSOC, à la tête duquel se trouve McChrystal, est demandé en septembre 2003 et un statut bien particulier lui est accordé : en effet, le JSOC n'a pas de compte à rendre et possède « ses propres drones, sa propre armée de l'air, ses propres opérations de renseignements » (p.172).
[...] Ainsi les nouvelles technologies deviennent des instruments privilégiés : vidéoconférences, drones, avions munis de caméras, intranet, satellite commercial, paraboles, fenêtre électronique pour faire parler les portables entreposés dans la base de Bagdad Cependant toute cette haute technologie portée par les soldats de l'ombre est freinée par des obstacles politiques : Peter Bergen évoque le raid prévu en 2005 au Pakistan dans une propriété qui devait abriter le numéro trois d'Al Qaida (Abou Faraj al-Libi) et qui finalement est annulé pour ne pas froisser les autorités du Pakistan. La fin du chapitre pose deux questions fondamentales : qui a la responsabilité de trouver Ben Laden ? (p.180) et quelle coordination entre l'information et l'action ? Il semblerait que l'action soit souvent menée avant que la sûreté de l'information soit garantie : alors que les bombardiers furtifs B2 étaient en vol, les commandants de l'opération leur donnèrent l'ordre de rentrer : ils étaient préoccupés tant par la qualité du renseignement ( ) (p.181). [...]
[...] L'Agence nationale de renseignement permet pourtant d'élaborer une maquette très précise de la résidence, et la collaboration entre la CIA et le nouveau chef du JSOC, William McRaven aboutit à trois possibilités pour agir à Abbottabad : un raid du SEAL (qui aurait l'avantage d'être discret, de ne pas être rendu public), un bombardement par B2 (qui soulève de nombreux débats puisque de nombreuses bombes, susceptibles de toucher des civils, seraient nécessaires), une frappe de drone avec un petit missile (mais le problème serait alors de prouver la mort de Ben Laden) ou encore une opération conjointe avec le Pakistan. L'amiral Mike Mullen dénonce les failles des hautes technologies qui souvent ne marchent pas (p.196). Et effectivement lorsque le raid est retenu les risques liés à la technologie sont soulevés : le problème du ravitaillement des Black Hawks par exemple. Le raid SEAL est répété en Caroline du Nord dans une réplique taille réelle d'Abbottabad avec les hélicoptères furtifs. [...]
[...] De plus, les frappes de drones à l'inverse des interrogatoires et de la torture n'engagent aucune responsabilité pénale de la CIA. La sécurité nationale est l'argument de l'administration Obama et en réalité des erreurs dans les frappes (la mort de civils par exemple) est compensée par le fait qu'en utilisant fréquemment les drones les pays et organisations terroristes étrangers sont dissuadés d'attaquer les Etats- Unis : L'administration suppose certainement que les exécutions par erreur sont tolérables dès lors que le programme drones complique la tâche de commettre un attentat sur le territoire des États-Unis pour ce qu'il reste d'Al-Qaïda (ou de ses rejetons et autres épigones) L'opération à Abbottabad est prise comme exemple probant de cette politique : les Etats- Unis auraient pu avoir abattu un sosie de Ben Laden et non Ben Laden lui-même car ils ne pouvaient être sûrs à 100% de l'identité de la cible qu'ils visaient. [...]
[...] Vers une guerre high tech ? -Résumé détaillé Chapitre 10 : Ce chapitre s'attache à montrer en quoi le rôle du JSOC, montré par exemple avec le sauvetage parfait de Phillips par les SEALS le 13 avril 2003 sous la présidence de Bush, a été important dans l'affaire Ben Laden. Le JSOC, à la tête duquel se trouve McChrystal, est demandé en septembre 2003 et un statut bien particulier lui est accordé : en effet, le JSOC n'a pas de compte à rendre et possède ses propres drones, sa propre armée de l'air, ses propres opérations de renseignements (p.172). [...]
[...] La nouvelle technologie et non plus les dirigeants détermine maintenant les objectifs à atteindre, augmentant toujours leur nombre, et cette sorte d'asservissement du politique devant le technologique assure bien sûr la longévité de la guerre. Le problème (quel qu'il soit, celui qui a motivé la frappe de drone) est simplement déplacé : la guerre n'a plus lieu au sein d'un espace terrestre et tangible, mesurable en termes de nombres de morts de chaque côté, mais dans un espace virtuel ; la mort n'est plus qu'un écran et empêche par là même de prendre conscience du concret de la réalité, par là même aucun terme ne semble devoir être mis à ces assassinats à distance. [...]
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