Malraux, Espoir
Ceci est un essai à partir de l'oeuvre de André Malraux "l'Espoir". Il traite du réalisme dans l'oeuvre.
[...] Malraux peint ici différents tableaux et faits marquants, voire choquants. Au moment où tout le bélier repartait, un grand syndicaliste aux sourcils épais prit sa tête à deux mains comme pour se boucher les oreilles, et s'affala sur le madrier en marche, bras pendant d'un côté, jambes de l'autre. Malraux décrit la scène, il ne s'intéresse pas à la profondeur de cet être, à son identité. Il choisit de faire éclater à la figure du lecteur la cruauté de la scène, sans y mettre un avis personnel, juste comme un observateur. [...]
[...] Malraux peint l'odeur de la mort héroïque, celle des républicains morts fusillés. Les personnages de Malraux meurent tragiquement, brûlés, fusillés C'est une manière d'humaniser le courage devant la mort. Cette odeur de mort qui termine le passage laisse comme un goût amer. L'ouïe est aussi très présente dans ce chapitre. Le champs lexical des sons est le plus représenté dans le passage : les cris les canons les échos. Tous les bruits d'une guerre. Malraux cristallise le conflit par des descriptions auditives, des sons que le lecteur peut s'imaginer, des explosions, des détonations, des cris. [...]
[...] Dès qu'ils commencent à devenir plus profonds, plus attachants pour le lecteur, Malraux les fait disparaître. Ils doivent être simplement un tremplin à l'histoire. Le fait que Malraux ait écrit L'Espoir en 6 mois relève non seulement d'une prouesse artistique mais aussi peut-être de témoigner vite de ce qu'il a vu. Comme un reporter rédige ses articles, reportages ou chroniques, Malraux présente son témoignage sans jamais s'impliquer. Utilisant des journaux de l'époque, des archives, Malraux a su créer un sentiment de véracité dans ce chapitre. [...]
[...] C'est dans l'atmosphère tendue du conflit que nous emporte Malraux. Peu de détails sur les villes, les noms, les gens mais la description d'une guerre. D'une guerre qui déchire un peuple et qui le réduit à cet état de brutalité mais aussi de cacophonie. Gardes civiles en bicorne et gardes d'assaut tentaient en vain d'organiser la foule, éparpillée en avant, immense en arrière, d'où venait une grave et constante clameur. La foule agit presque comme un chœur qui clame son désarroi, sa désinformation. [...]
[...] Malraux écrit l'Espoir pour convaincre ses lecteurs de la justice de la cause républicaine. La révolution, la guerre ne sont que des formes particulières et historiques de luttes de l'homme contre son destin. Le réalisme chez Malraux s'inscrit dans une continuité artistique, une unité quasi journalistique. Il expose, à la manière d'un témoin de l'histoire, les causes qui lui paraissent justes. Je ne crois pas que le romancier doive créer des personnages ; il doit créer un monde cohérent et particulier comme tout autre artiste. [...]
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