Mallarmé se voyait comme puriste de la poésie. Il est considéré comme un poète hermétique, c'est-à-dire que ses poèmes sont volontairement obscurs. Il veut être lu par des lecteurs confirmés qui pourront déchiffrer son art. Dans ce sonnet, Mallarmé joue sur des sonorités. Le sens général du poème ne suppose aucun doute : un cygne pris dans la glace reprend conscience de sa condition et fait un ultime effort pour se libérer.
Comment Mallarmé exprime-t-il ici la stérilité poétique à travers le sort du cygne ?
Nous verrons tout d'abord la description réaliste du cygne. Puis dans un deuxième temps, nous étudierons l'écriture spécifique de Mallarmé dans ce sonnet. Et enfin, nous analyserons le symbole de la mort du cygne chez Mallarmé.
[...] Le poème débute par un rythme ternaire, cf vers 1 : le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui Cela donne les 3 qualités du moment présent : - vierge pour virginité qui résonne avec pur v.12 - vivace pour la vie qui résiste - bel pour la beauté qui lui résonne avec éclat v.12 Notons que ces 3 qualités sont celles qui sont attribuées au cygne. Le cygne est le héros du sonnet. Mais on peut remarquer que celui-ci ne sera nommé qu'ultérieurement. [...]
[...] Plus loin, le fantôme est repris par le pronom il qui se distingue du Cygne final. On a donc l'impression que le cygne n'est déjà plus lui-même. D'ailleurs, Mallarmé le sacralise à la fin du sonnet, le cygne est cité avec une allégorie, avec une majuscule à Cygne, ce qui suggère un autre sens à ce mot. II/ L'écriture spécifique de Mallarmé dans ce sonnet Jeu de sonorités Il y a beaucoup de sonorités notamment avec un jeu sur les homophones : (homophone : phénomène d'identité sonore) - avec le son [ivr] : ivre, givre, délivre, vivre - avec le son [pri] : pris, mépris - avec le son [signe] : assigne, Cygne L'écriture de Mallarmé est spécifique, car elle met en évidence la beauté de la sonorité Cette insistance des sonorités, voir l'assonance obsédante en fait de ce poème une exception dans la poésie française. [...]
[...] Mallarmé, Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui Mallarmé se voyait comme puriste de la poésie. Il est considéré comme un poète hermétique, c'est-à-dire que ses poèmes sont volontairement obscurs. Il veut être lu par des lecteurs confirmés qui pourront déchiffrer son art. Dans ce sonnet, Mallarmé joue sur des sonorités. Le sens général du poème ne suppose aucun doute : un cygne pris dans la glace reprend conscience de sa condition et fait un ultime effort pour se libérer. [...]
[...] Mais non v.11, marque la deuxième antithèse négative qui introduit un effet de surprise par son rejet en début de vers, il ne pourra pas échapper à son destin. Il demeure prisonnier. Avec l'euphémisme au vers 13 il s'immobilise le cygne apparait comme mort. Après agonie et hante la mort du cygne se confirme avec fantôme Avec cette hyperbole, ce mot désigne ici une sorte d'absence de vie, un minimum d'être. Le cygne est donc assigné à résidence dans cette matière mortifère. [...]
[...] Contrairement au quatrain on note une nette confirmation de la fatalité : celle de l'échec de la fuite délivre v.6. Et cette idée est confirmée avec la négation pour n'avoir pas v.7. Avec l'expression pour n'avoir pas chanté v.7, l'acte de parole est celui du reproche. L'oiseau aurait dû célébrer la région d'un paradis désormais perdu, car il appartient à l'autrefois et pour ne pas l'avoir fait le voilà puni. Nous avons la cause de cet emprisonnement : le manque d'élan lui a valu cette prison. [...]
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