C'est un sonnet rendu célèbre par sa beauté et sa difficulté d'interprétation. Il a été publié en 1887. Les deux premiers quatrains ont des rimes embrassées puis dans les tercets ce sont des rimes suivies puis alternées. La voyelle à la rime est le « i », c'est donc une symphonie en « i » dans tout le poème. Dans le premier quatrain, le sujet est « aujourd'hui » (vers 1) qui peut signifier un jour nouveau. Au vers 4, les « vols qui n'ont pas fui » sont les poèmes qui n'ont pas pu accéder à l'existence. La recherche de poésie est une quête exigeante et douloureuse. Le projet de Mallarmé vise à faire des mots des entités créatrices par elles-mêmes. Il travaille sur les sonorités qui deviennent alors suggestives. Pour Mallarmé, il ne veut pas exprimer mais suggérer. L'objet est le plus important. Il faut que la question : « Que suggère cet objet ? » soit la plus importante. Cependant la volonté créatrice se heurte au pouvoir figuratif des mots. (L'auteur veut créer mais s'il utilise des mots cela va renvoyer au référent. Par exemple, si l'auteur écrit : « arbre », le lecteur va s'imaginer un arbre. Derrière ce mot, on observe aussi l'image de ce mot). Le sonnet reprend la double thématique de l'envol et de l'immobilité, car le Cygne est pris dans un lac gelé, donc il est immobile. (...)
[...] L'espace est donc le lieu où va se déplacer le mouvement, et le sol, le point de départ du mouvement. Tout cela représente l'envie de créer et d'accéder au monde de la poésie. La symbolisation de ses termes nous rappelle cette envie de créer. L'espace est symbolisé par la page. (Le lieu ou le poète écrit.) L'écriture est symbolisée par l'idée de mouvement. Le coup d'aile est alors le mouvement de l'écriture. Un mouvement dans le temps Le mouvement suggère une évolution dans le temps. [...]
[...] Ce combat est perdu d'avance au vers 6. Cependant on s'aperçoit que le poème ne se termine pas par le néant. À la fin du poème, le cygne accepte sa condition : hautain et stoïque. L'acceptation de sa condition La fin du sonnet met en relief une situation maîtrisée et assurée. (La situation n'est pas subie.) Le verbe s'immobilise au vers 13, montre la volonté du cygne d'anticiper une situation qui pourrait lui être imposé. Puisqu'il le décide, il accepte sa condition. [...]
[...] D'une part, le côté positif qui est la nouveauté. Et d'autre part, le côté négatif : le stérile hiver (vers 8). Pour le côté négatif, le poète a l'angoisse de la page blanche car il manque d'inspiration. L'hiver est une époque où l'auteur ne peut pas créer, c'est le temps de la dépression. Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui vers 8. L'incapacité de voler L'impossibilité de l'envol va être mise en relief. Tout d'abord par la proposition négative au vers 6 : mais qui sans espoir se délivre et au vers 11 : Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris qui est un constat de la négation. [...]
[...] L'auteur ne peut donc pas accéder au monde des idées, il doit rester au niveau terrestre. II_ Le désir de l'envol L'expression de l'impatience L'expression de l'impatience est exprimée seulement dans le premier quatrain. Au vers Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre l'aile qui bat montre l'allusion à l'ivresse de l'envol. La proposition Va-t-il ? est au futur proche, ce qui insinue une action imminente du verbe aller Le verbe hante au vers 3 est rapproché du vers ce qui montre la difficulté à combattre l'immobilité de la glace. [...]
[...] Cependant la volonté créatrice se heurte au pouvoir figuratif des mots. (L'auteur veut créer mais s'il utilise des mots cela va renvoyer au référent. Par exemple, si l'auteur écrit : arbre le lecteur va s'imaginer un arbre. Derrière ce mot, on observe aussi l'image de ce mot). Le sonnet reprend la double thématique de l'envol et de l'immobilité, car le Cygne est pris dans un lac gelé, donc il est immobile. Et est impuissant à rompre les attaches qui le relient au monde terrestre et au temps qui passe. [...]
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