L'impression générale du poème renvoie à une personne d'âge mûr, d'humeur triste voire déprimée, que chaque marque de gaieté agace. Son mode de fonctionnement, ses convictions semblent résider dans l'ambiance générale de l'hiver : obscurité, froid, dénuement, mort.
Le je semble cheminer doucement vers sa propre mort, convaincu que c'est le cours de choses, que la vie est ainsi, comme l'hiver, et que le printemps ne sert qu'à nous redonner cycliquement espoir, vaines illusions (...)
[...] L'hiver est un reflet de la réalité tandis que le printemps est trompeur : c'est pourquoi le je ne supporte aucune de ses manifestations. [...]
[...] C'est dans cette strophe que l'opposition se fait la plus frappante : le vers 12 traduit la grande lassitude du je, qui attend son ennui tandis que les vers 13 et 14 traduisent le jaillissement de la vie qui n'est plus en confrontation avec quoi que ce soit : le printemps a gagné le combat, c'était dit d'avance, il s'impose à la nature et surtout au je, qui se résigne et se laisse détruire. L'Azur, par personnification, est doté d'une majuscule, comme si c'était un dieu, vainqueur de l'hiver. Il est perçu comme l'incarnation du printemps lui-même, qui rit de voir son œuvre accomplie. CONCLUSION : Le je est un être dépressif. [...]
[...] En effet, l'expression long bâillement montre que le je est las. Cette syllepse est habile car les deux termes auxquels elle renvoie fonctionnent simultanément et indépendamment l'un de l'autre. Strophe II Vers 5 et 6 : Ces deux vers renvoient à la vieillesse du je, ou en tout cas, à son vieillissement, son cheminement vers la mort. Crépuscules renvoie au sens figuré du terme, synonyme de déclin, de fin. Son association avec blancs font métaphoriquement penser à des cheveux blancs, d'autant plus que crâne est évoqué à la fin du vers. [...]
[...] On a donc sans doute affaire à une hypallage. Vers 7 : Ici, le je semble perdu. Après l'hiver, la saison qui lui est familière, il se retrouve au printemps et il est perdu, il erre. Le terme après peut changer la structure de la phrase: après l'hiver, le je erre : on est dans un rapport de temps. Mais après peut aussi vouloir dire à la recherche de : le je erre à la recherche de son rêve. Néanmoins, cette double interprétation de la structure de la syntaxe n'altère pas vraiment le sens, en effet, ou bien le je erre après la disparition de son rêve (qui réside sans doute dans la saison passée, l'hiver), ou bien le je recherche son rêve qu'il a perdu parce que le printemps est de nouveau là. [...]
[...] Delespaux Avril 2006 Anne-Sophie ROGE 11BA Renouveau Stéphane Mallarmé Le printemps maladif a chassé tristement L'hiver, saison de l'art serein, l'hiver lucide, Et dans mon être à qui le sang morne préside L'impuissance s'étire en un long bâillement. Des crépuscules blancs tiédissent sous mon crâne Qu'un cercle de fer serre ainsi qu'un vieux tombeau, Et, triste, j'erre après un rêve vague et beau, Par les champs où la sève immense se pavane Puis je tombe énervé de parfums d'arbres, las, Et creusant de ma face une fosse à mon rêve, Mordant la terre chaude où poussent les lilas, J'attends, en m'abîmant que mon ennui s'élève . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture