Molière, Le Malade imaginaire, satire, médecine, moralité, parodie, spectateur, La Fontaine
En 1673, à l'époque classique, c'est-à-dire sous le règne du monarque absolu Louis XIV, a lieu la première représentation du Malade imaginaire, ultime chef-d'oeuvre de l'illustre dramaturge français Molière. Il s'agit d'une comédie-ballet, genre théâtral inventé au XVIIe siècle par Molière. Celle-ci se compose de trois actes séparés par des intermèdes mêlant musique, chant et danse. Au fil de la pièce, Argan, le personnage principal, hypocondriaque, participe à une satire assumée de la médecine et de la société. En 1992, dans Molière, homme de théâtre, René Bray écrit que Molière « Ne pense qu'à nous faire rire » et pas à « corriger les hommes », comme l'affirment la critique et l'auteur du Malade imaginaire lui-même. En d'autres termes, selon René Bray, Molière ne cherche pas à assurer la fonction cathartique, c'est-à-dire la purgation des passions, mais il se contente d'amuser.
[...] Le dramaturge fait aussi la satire de la peur de la mort d'Argan, lorsque celui-ci demande à la fin de l'acte 3 : « N'est-il point dangereux de contrefaire le mort ». Enfin, Molière critique la tyrannie d'Argan lorsque celui-ci frappe sa jeune fille Louison à l'acte ou lorsqu'il menace de frapper sa servante, au début de l'acte 1. Ainsi, grâce à de nombreuses satires, Molière arrive à faire réfléchir le spectateur, à l'instruire par le rire. En effet, le dramaturge se retrouvait dans la doctrine antique « Docere et placere », c'est-à-dire « instruire et plaire ». [...]
[...] Cependant, la pièce de Molière n'est pas seulement plaisante : le dramaturge y transmet aussi des messages moraux, à l'aide de la satire. Satire de la médecine et des vices dans Le Malade imaginaire Effectivement, dans Le Malade imaginaire, le dramaturge se moque notamment de la médecine, du mariage forcé ou par intérêt, ainsi que des vices de l'Homme. Molière s'attaque à la médecine, ainsi qu'aux médecins. La raison de cet acharnement est la mort de la mère du dramaturge, alors que celui-ci n'était qu'un enfant. [...]
[...] Ainsi le comique de répétition, omniprésent, est-il le moteur de l'humour de Molière. Le dramaturge utilise aussi le comique de situation, dans le premier intermède notamment, où Polichinelle, vieil usurier, mais surtout amant de Toinette, lui chante une sérénade, puis de fait arrêter (en chanson) par des forces de l'ordre corrompues. De plus, Molière inclut le comique de mots à sa pièce, notamment dans la dixième scène de l'acte où la Toinette, travestie et déguisée en médecin, s'écrie « Ignorantus, ignoranta, ignorantum », qui est une formule latine erronée utilisée par la servante pour se jouer de son maître, ou bien pour essayer de rendre son rôle de médecin plus crédible. [...]
[...] Le Malade imaginaire et les Fables de La Fontaine Le Malade imaginaire, de Molière n'est donc pas qu'un simple divertissement, et le dramaturge ne pense pas « qu'à nous faire rire », contrairement à ce qu'affirme René Bray. En effet, bien que la pièce soit divertissante grâce aux nombreux registres comiques qu'elle comporte, elle cherche aussi à instruire le spectateur par de nombreuses satires, mises en abyme, et en tant que spectacle total captivant. Molière pensait d'ailleurs que le théâtre n'était fait que pour être joué, et non pour être lu. [...]
[...] Le malade imaginaire n'est-il qu'un simple divertissement ? En effet, le rôle principal de la comédie est de divertir ; mais Le Malade imaginaire est aussi une pièce instructive. C'est d'ailleurs par un spectacle total construit comme une immense mise en abyme que Molière transmet des messages moraux. Le Malade imaginaire : une comédie divertissante D'abord, Le Malade imaginaire est effectivement une pièce cherchant à divertir son public, et plus particulièrement le roi, véritable protecteur de Molière. Pour cela, ce dernier mélange de nombreux types de comique : le comique de répétition, très présent, mais aussi le comique de situation, ainsi que le comique de mots. [...]
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