Molière, Le Malade imaginaire, agôn, dialogue, comédie, dramaturgie, pièce de théâtre
Le monologue de l'acte I, scène 1, où l'on découvrait un barbon avare, obsessionnel et hypocondriaque, se terminait par des injures à destination de Toinette qui n'arrivait pas. Commençant par d'autres apostrophes de même nature, la scène 2 est dans la continuité. Mais le personnage qui fait son entrée, Toinette, tient tête : le conflit fait le premier intérêt de ce moment où l'on trouve à nouveau de la comédie dans la comédie. Le second est la médecine, dont la satire a déjà commencé dans la scène précédente. L'exposition se poursuit ainsi, d'autant que l'arrivée d'un troisième personnage, Angélique, est annoncée à la fin.
[...] » B ~ TOINETTE TIENT TÊTE C'est que Toinette fait partie de ces serviteurs qui tiennent tête à leurs maîtres. Tout d'abord, elle prend son temps pour arriver devant Argan (« On y va. »). Elle n'obéit que mollement aux ordres qui lui sont donnés. Pire, elle le gronde alors qu'elle est en tort : « Diantre [au diable] soit fait de votre impatience » Ensuite, elle lui coupe constamment la parole, comme le montrent les points de suspension à la fin des brèves répliques d'Argan (aposiopèses). [...]
[...] Le Malade Imaginaire, Acte scène 2 - Molière (1673) - Comment la servante dénonce-t-elle l'exploitation dont son maître est la victime volontaire ? Le monologue de l'acte scène où l'on découvrait un barbon avare, obsessionnel et hypocondriaque, se terminait par des injures à destination de Toinette qui n'arrivait pas. Commençant par d'autres apostrophes de même nature, la scène 2 est dans la continuité. Mais le personnage qui fait son entrée, Toinette, tient tête : le conflit fait le premier intérêt de ce moment où l'in trouve à nouveau de la comédie dans la comédie. [...]
[...] » Discréditée, la servante, qui pourtant avertit Argan de la situation, est ramenée à sa fonction ancillaire. L'ordre donné (« Qu'on me fasse venir ma fille Angélique ») semble en rupture avec ce qui précède. En réalité, ce n'est pas le cas. La transition avec la scène suivante va permettre à l'intrigue matrimoniale de se nouer. Le « quelque chose » que le père veut dire à sa fille porte sur le mariage qu'il entend lui faire contracter, précisément avec un homme de médecine, pour être soigné. [...]
[...] La dernière réplique de Toinette est à la fois juste et fausse. En disant « elle a deviné votre pensée », elle dit vrai puisqu'il sera question de mariage, mais elle se trompe sur l'identité du prétendant. CONCLUSION Cette scène permet de voir l'habileté du dramaturge à présenter l'exposition de sa comédie : les éléments sont distillés peu à peu. Le titre est déjà justifié : Argan est bien un malade imaginaire. On apprend qu'il est aussi la dupe de son médecin et de son apothicaire dont Toinette, relais de Molière, se raille à travers le commentaire comique des noms. [...]
[...] La reprise du substantif « plaisir » indique l'égalité conquise sur son maître. C ~ LA COMÉDIE DANS LA COMÉDIE Toinette se comporte comme une comédienne, ce qu'indique la didascalie initiale : « faisant semblant de s'être cogné la tête ». Le comique de geste est alors de mise. Cette propension à jouer la comédie se retrouve dans la menace qu'elle profère : « Si vous querellez, je pleurerai. » Ces larmes déclenchées sur commande (ce sont donc, des larmes « pour rire ») sont un moyen supplémentaire d'empêcher Argan de parler. [...]
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