Arthur Rimbaud compte parmi les poètes les plus passionnés et les plus révoltés de la littérature française. Sa poésie est toute entière empreinte de
métaphores et de musicalité qui mettent en éveil les sens du lecteur pour mieux l'imprégner du message qu'il tente de véhiculer. Le Mal (1870) illustre
magnifiquement le talent pictural du poète et son habileté à manier les couleurs et les odeurs pour faire de son texte une oeuvre que l'on vit plus que l'on ne lit.
De plus, il laisse libre cours au caractère engagé de Rimbaud et sa critique virulente et acerbe des sombres travers de la société dans laquelle il évolue. Le Mal est composé de quatre strophes, deux quatrains suivis de deux tercets ; c'est un sonnet en alexandrins. Son organisation interne fait apparaître une division qui correspond à la thématique du poème : une double dénonciation de la guerre et de la religion.
[...] Le poète en fait la mère de l'humanité, Nature! O toi qui fit ces hommes saintement! Par l'adverbe saintement Rimbaud semble lui donner les vertus d'une déesse bienveillante, parfaite Il semble légitimer le culte de cette Nature investie du véritable pouvoir créateur plutôt que celui d'une Église corrompue et loin de l'Homme. Peut-être va-t-il plus loin: derrière la compassion qu'il éprouve envers ces mères éplorées ne discerne-t-on pas son incompréhension à l'égard de leur soumission à un clergé, un Dieu qui semble imparfait? [...]
[...] Ce poème, peu original dans sa forme, l'est dans l'utilisation des métaphores, des sonorités, dans son aspect pictural. Surtout, il illustre toute la révolte et l'engagement de Rimbaud. En ce sens, on peut notamment le rapprocher de l'œuvre de Victor Hugo. En fin, son titre apparaît, après analyse, ambivalent. Le mal renvoie certes à la guerre et à toute son atrocité, mais il est éventuellement possible d'y voir une allusion au diable qui selon Rimbaud ne s'éloignerait pas tant que ça du Dieu indifférent, méprisant de la souffrance humaine et de son clergé vautré dans la vénalité. [...]
[...] Il s'agit d'une folie contraire à la raison humaniste. Cette vision apocalyptique de la guerre alimentée par un champ lexical dur et lié à un massacre digne d'un Enfer sur terre s'accentue encore lorsqu'il évoque la condition des soldats plongés dans cette horreur. Rimbaud les déshumanise: la guerre leur fait perdre toute individualité. Ils sont réduits à de simples uniformes, uniques signes distinctifs Qu'écarlates ou verts (rouge pour les français, verts pour les prussiens). Ce ne sont que des bataillons qui croulent sous le feu ennemi. [...]
[...] Le Mal, Rimbaud COMMENTAIRE DE TEXTE LE MAL DE RIMBAUD. ARTHUR Rimbaud compte parmi les poètes les plus passionnés et les plus révoltés de la littérature française. Sa poésie est toute entière empreinte de métaphores et de musicalité qui mettent en éveil les sens du lecteur pour mieux l'imprégner du message qu'il tente de véhiculer. Le Mal (1870) illustre magnifiquement le talent pictural du poète et son habilité à manier les couleurs et les odeurs pour faire de son texte une œuvre que l'on vit plus que l'on ne lit. [...]
[...] Ce poème ne contente pas d'une dénonciation de la guerre. Ribaud a reçu une éducation catholique relativement rigoureuse. La critique qu'il fait de la religion dans le second quatrain semble faire de lui un farouche anticlérical, voire un athée LA VIRULENCE DE RIMBAUD CONTRE DIEU. Dieu rit cette attitude semble paradoxale venant d'un être sensé incarner la bienveillance et la compassion. Rimbaud en fait un être suprême indifférent à la souffrance de ses fidèles. Il dénonce également la luxure amorale dans laquelle se complait le clergé et l'Église: nappes damassées, des autels, à l'encens, aux grands calices d'or Ce mode de vie est en total contraste avec l'enfer que vivent les soldats sacrifiés. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture