Dans la comédie du XVIIIs, Beaumarchais et Marivaux ont présenté de nouveaux rapports entre maîtres et valets. En effet, au XVIIs, notamment avec Molière, par exemple dans
[...] Le couple dramatique révèle enfin deux comédiens complices qui échangent leurs rôles. Les rapports entre maîtres et valets sont en définitive plus difficiles à vivre que la relation humaine mais le mal n'est pas grand, consolons nous L'écriture de Marivaux peut se rapprocher des peintures de Watteau: Les Comédiens Italiens ou Gilles illustrent l'influence de la Commedia dell'Arte. Le Jeu de l'Amour et du Hasard est considéré, par l'harmonieux équilibre entre l'influence italienne dans la forme dramatique et l'intrigue de drame bourgeois, comme le chef d'œuvre de Marivaux. [...]
[...] Néanmoins, le théâtre de Marivaux n'est pas révolutionnaire ni subversif: l'idéologie bourgeoise est respectée et l'ordre social n'est pas mis en danger puisqu'il n'y a pas de hasard. Or, Marivaux se demande dans L'Ile aux Esclaves: N'est-ce pas le hasard qui fait tout? Lorsqu'il y a une place au hasard dans le jeu amoureux, la pièce n'est plus une comédie mais devient une tragédie comme car, comme le titre Musset dans une de ses pièces, On ne badine pas avec l'Amour. [...]
[...] Au-delà de son insolence: Si elle osait, elle m'appellerait une originale ou Voulez-vous que j'aille chercher le bâton le valet se veut le confident du maître. Lisette connaît les sentiments de Silvia: Pourquoi répondre de mes sentiments? et se permet même de donner son avis et d'exprimer ses observations: Je ne vous ai jamais vu comme vous êtes et je ne conçois rien à votre aigreur Le rapport social apparaît donc conflictuel malgré une complicité évidente. Du point de vue dramatique, cette relation est dépendante et chacun ne peut fonctionner dans l'autre. [...]
[...] Dans la comédie du XVIIIs, Beaumarchais et Marivaux ont présenté de nouveaux rapports entre maîtres et valets. En effet, au XVIIs, notamment avec Molière, par exemple dans Les Fourberies de Scapin, le valet fourbe dupe son maître et se venge ainsi par la malice intellectuelle de sa soumission sociale. Mais, les rapports ont évolué et sont devenus plus complexes. Les personnages ne sont plus les caricatures de la Commedia dell'Arte mais de vrais humains au caractère plus réaliste. Alors, quelle relation est la plus difficile à vivre ? [...]
[...] A noter que si Marivaux n'avait pas simplifié l'intrigue en n'accordant pas de place au hasard, la rivalité entre ces deux jeunes filles aurait plus être amoureuse. Il y a alors un véritable parallélisme des sentiments. Malgré les opinions souvent opposées à cause de la catégorie sociale, la recherche du bonheur est un sujet qui intéresse les deux personnages. C'est une préoccupation du XVIIIs qui est à la fois exprimée par Silvia : Vous avez fondé notre bonheur pour la vie, en me laissant faire mais également par Lisette Il s'agit ici de mon chef-d'œuvre Même si elles ont la même préoccupation, ils ont deux conceptions différentes puisque pour Silvia le bonheur se rapproche de la béatitude spirituelle tandis que pour Lisette le bonheur s'identifie au confort matériel: Je compte ma fortune faite Les valets se ressemblent alors par leur conversation, mais également par leurs sentiments et même peut-être par leur physique; lorsque Lisette parodie l'air hautain de Silvia et demande à Monsieur Orgon Ne retrouvez- vous pas Silvia ? [...]
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