Lecture analytique de la <em>Lettre du 26 avril 1671</em> de Madame de Sévigné.
[...] Le 1er paragraphe donne en fait des précisions sur la situation d'Enonciation (cf. rappel de la date l.1 et de sa précédente lettre) : il s'agit d'un récit rapporté, à destination de Mme de Grignan l.2-3 qui est tenue éloignée de la vie de Cour (Jeu entre le JE et le VOUS). Le 2ème paragraphe raconte le suicide de Vatel et la poursuite des festivités : des effets dramatiques sont obtenus par l'opposition entre les scènes de fête où évoluent les personnages prestigieux (Accumulations : l.5-7 et 44-45 ; Hyperboles : l.45-46). [...]
[...] Il en profite pour expliquer aussi pourquoi il a tant tardé à venir honorer Chantilly l.38-40 : il redoutait cette démesure dans l'accueil. Néanmoins la narratrice s'apitoie sur Vatel l.43, tout en montrant la poursuite des festivités, plus brillantes que jamais l.43-48. Conclusion Ainsi les procédés utilisés par la marquise de Sévigné comme les rôles des protagonistes confèrent à ce récit beaucoup de dynamisme. L'intérêt de ce texte vient du fait qu'il constitue à la fois un document sur la société du XVII° siècle, un fait divers dramatique et un récit vivant qui ressuscite le temps passé. [...]
[...] Introduction La correspondance échangée au XVIIe siècle entre Madame de Sévigné et sa fille Madame de Grignan témoigne d'une tendresse maternelle particulière mais aussi d'un style classique qui rapporte avec retenue les événements de la Cour. Le suicide de Vatel, intendant de la maison du Prince de Condé à Chantilly, est raconté dans la lettre du 26 avril 1671. Nous verrons par quelles techniques narratives la marquise de Sévigné parvient à insuffler du dynamisme à cet épisode, puis comment s'établit une hiérarchisation des personnages dans cette lettre. [...]
[...] - les roturiers qui occupent des charges dans la maison du prince de Condé sont indiqués par leur nom de famille : Vatel et Gourville qui lui succèdera ; un second rôle est tenu par un petit pourvoyeur - tous les autres personnages sont noyés dans l'indéfini on 32-34, 37-38, 44-45), qui fait masse et qui sert à suggérer les mouvements de foule, les rumeurs des courtisans. Ainsi sont clairement distingués les plans du tableau : au premier plan s'agitent Vatel et Gourville tandis qu'au second plan dominent les figures du roi et du prince ; à l'horizon, l'agitation anonyme de la foule. Quant au suicide de Vatel, à peine mentionné dans les journaux du temps, il n'est pas encore clairement expliqué. [...]
[...] [Le curé de Saint-Léonard, paroisse du suicidé, refusa le corps. On l'enterra sans cérémonie au cimetière de la paroisse de Saint-Firmin, dont le curé n'omit pas de mentionner sur son registre qu'il avait agi par l'ordre que lui en ont apporté les officiers du prince de Condé. En principe, on n'admettait pas les suicidés en terre sainte.] Si le prince pleure, ce sont les larmes d'un maître qui se voit privé d'un bon domestique pour un voyage important : il devait se rendre aux états généraux de Bourgogne l.35-36. [...]
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