Madame Bovary, Gustave Flaubert, bovarysme, désillusion, insatisfaction
Flaubert a puni son héroïne de ses fautes, de son refus d'un bonheur banal, de son dédain pour ses devoirs familiaux. Mais il évite de moraliser. Aurait-il voulu mettre les jeunes femmes en garde contre l'oisiveté et les sottes rêveries?» Tels étaient les propos de Jacques Stuffel dans la préface de l'édition de 1961 de Madame Bovary.
[...] Alors elle se résigne : «Eh Tant pis qu'il me trompe, que m'importe est-ce que j'y tiens?» Une question qui va l'amener à ne plus douter sur son amour. Emma s'enferme dans un tourbillon de l'amour, et dans cet extrait, ses doutes vont devenir des certitudes. «Je l'aime pourtant » se dit Emma. Mais quelque chose a fait que cet amour a changé et lui est devenu insupportable. Elle n'est pas heureuse avec Charles et elle ne l'est pas non plus avec Léon. Toute réalité lui semble décevante. [...]
[...] Alors Emma joue le rôle de la femme aimante et attentionnée. Elle est avec Léon ce qu'elle est avec Charles. Elle est presque irréprochable avec lui : «Elle ne manquait point ( . ) de lui prodiguer toute sorte d'attentions, depuis les recherches de table jusqu'aux coquetteries du costume et aux langueurs du regard. Elle ( . ) montrait des inquiétudes pour sa santé, lui donnait des conseils sur sa conduite.» Emma joue à un jeu dangereux qui pourrait vite l'amener à ce qu'elle fuit le plus au monde : une routine médiocre. [...]
[...] La passion ne peut pas être éternelle. Le temps a passé, et elle ne s'en est pas rendue compte. C'est par quoi cet extrait se termine. Et le moment est venu pour Emma d'affronter son futur : la mort. (La présence du râle et des sons de cloches, présage d'un destin funeste.) Cet extrait, pouvant paraitre anodin, va s'avérer être un réveil brutal pour Emma. Elle devient aigrie et amère avec Léon, et elle va quand même se battre pour se prouver qu'elle l'aime toujours. [...]
[...] Elle voudrait être heureuse, mais elle n'y arrive pas. Elle est certaine que Charles ne pourra jamais la combler et que l'ennui l'emportera toujours. Elle hésite encore et toujours en ce qui concerne Léon. Elle attache tellement d'importance à cet amour avec son amant, qu'elle va se tourner vers la religion. «Afin de le retenir d'avantage, espérant que le ciel peut-être s'en mêlerait, elle lui passa autour du cou une médaille de la Vierge.» Emma, tellement effrayée à l'idée de perde Léon, espère que Dieu l'aidera à faire perdurer son adultère. [...]
[...] Il ne l'aime plus (l'a-t-il un jour réellement aimé?) et cette relation relève désormais d'une obligation bien contraignante. Car Emma a changé, elle semble quelque peu déséquilibrée désormais. L'étau se referme peu à peu sur elle. Là où avant Léon l'aurait questionnée, il préfère désormais ne rien dire : «Il n'osait lui faire des questions. ( . ) Ce qui le charmait autrefois l'effrayait maintenant» Emma se dégrade, elle a des crises d'angoisse, quelque chose change chez elle, et c'est ce qui effraie son amant. Emma est au bord de la folie. [...]
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