Commentaire composé du septième chapitre du roman Madame Bovary de Gustave Flaubert. Ce roman, qui conte les périples d'Emma qui, vite mariée, se trouve contrainte de supporter un mari sans ambition et qui anime en elle un sentiment de dégoût, les aventures extra-conjugales n'arrangeant rien à son malaise, valu à son auteur un procès pour outrage à la morale et aux bonnes moeurs, celui-ci débouchant sur un acquittement.
[...] De surcroît, cette incompréhension contribuera amplement, à terme, à son geste fatal. Ainsi, après l'avoir rendu coupable de son mal-être, Emma livre le portrait, nous dirons même le blâme d'un mari qu'elle ne considère pourtant pas comme un homme. La conversation (l.37) de celui ci est alors comparée à un trottoir de rue (l.38) par sa platitude. Une métaphore filée se découvre alors sous nos yeux ; après avoir avancé l'image de rue, les idées (l.38), personnifiées en passants, défilent dans leur costume ordinaire ».Cette comparaison tente de montrer la désespérante ingénuité de Charles qui n'est pas capable de se forger sa propre opinion et qui reprend alors les idées de tout le monde (l.38). [...]
[...] L'action se déroule à présent dans la réalité, cependant, tout au long du texte, Emma tente de croire encore au principe qu'est la fusion des âmes. Celle ci permettrait à son mari de la comprendre en un regard, ceci pouvant expliquer le fait qu'elle se confine dans un mutisme vis à vis de ses attentes. Lors du mouvement romantique, un des piliers consistait au fait qu'un romantique était un incompris qui avait du mal à s'exprimer ; ce phénomène est observé à la ligne 23 par le peut-être ainsi que par la forme interrogative de la phrase suivante. [...]
[...] Cependant, certains termes, par double sens ou sous-entendu, se trouvent être des indices sur le grotesque de la situation. les doigts confondus (l.13) tournent alors à la dérision le couple et sont antithétiques au seuls (l13) qui les précédait. Celui ci, par son pluriel, peut, dans le contexte, signifier que, au lieu d'être unis contre le reste du monde, ces mariés la sont en fait enfermés et seuls dans un couple superficiel. Car, bien que Emma ai précédemment palabré sur la fusion de l'âme et autre, ce n'est qu'avec le champ lexical de l'habillement, symbole de la superficialité, qu'elle s'imagine son mari : un habit de velours noir à longues basques (l.20), des bottes molles (l.21), un chapeau pointu des manchettes (l.22). [...]
[...] C'est sur cette certitude que se bâtit le monde alternatif dont le réalisme est dû à un souci d'attiser chacun des sens. De ce fait, dans le but d'éveiller nos papilles, nous remarquons une personnification de la lune de miel (l.2) elle même qui se trouve enrôlée dans un jeu de mot avec le verbe goûter celui ci était mis en parallèle. Le second sens sollicité est l'ouïe, à l'aide du champ lexical du son : écoutant la chanson ( l.8), qui d'ailleurs se répète ( l.9) dans un écho infini. [...]
[...] Ainsi, une première partie nous permettra de mettre en avant le rêve de lune de miel d'Emma, digne des romans romantiques qu'elle lut avec abondance. Par la suite, une seconde partie présentera la vraie vie de Emma, c'est à dire un couple morcelé ou se côtoient sérénité et dégoût. Nous analyserons dans cette première partie le rêve stéréotypé que nous livre Emma. Aussi, nous dévoilerons premièrement la création d'un univers alternatif empruntant des clichés romantiques. Car en effet, c'est d'une lune de miel idyllique dont rêve Emma, et celle ci nous est reportée au discourt indirecte libre. [...]
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