Madame Bovary, Gustave Flaubert, Comices agricoles, séduction, réalisme, ironie, bétise
Dans Madame Bovary qui paraît en 1857 Flaubert s'en prend, comme il le fait souvent, à la bétise humaine. Dans cette scène, des personnages sans intelligence nous apparaissent et Flaubert prend plaisir à se moquer d'eux. Cette scène de séduction prend donc un tour ironique et parodique. Mais où se trouve le réalisme dans ce texte si ironique?
[...] Dans son discours d'abord narrativisé "Rodolphe avec madame Bovary, causait rêves, pressentiments,, magnétisme". En opposition aux discours des notables, il évoque des éléments irrationnels qui font rêver. Puis il en vient aux affinités, ce qui amène le thème de l'amour. Flaubert passe alors au discours direct pour mettre en valeur sa stratégie: parler de son amour à Mme Bovary. "Ansi, nous, disait-il". Il établit ainsi une complicité avec elle. Enfin, ce sont des gestes "Et il saisit sa main; elle ne la retira pas". [...]
[...] Non, n'est-ce pas, je serai quelque chose dans votre prensée, dans votre vie? -Race porcine". Dans cet extrait d'un roman que Flaubert a voulu réaliste, la réalité est voulue de plusieurs façons. D'abord par un réalisme social: -les noms des personnages et ceux des villages sont typiquement normands, et le discour de Rodolphe se superpose à celui de la foire, mais on peut y voir aussi un réalisme psychologique, puisque Emma incarne un type de femme du XIXème tout comme Rodolphe est aussi marqué par une grande ironie qui atténue le romanesque lié à la séduction. [...]
[...] Mais il change ensuite de point de vue et adopte celui d'Emma. Nous ressentons son trouble dans l'image finale "tous les grands bonnets des paysannes se soulevèrent comme des ailes de paillons blancs qui s'agitent". Rodolphe nous apparaît donc comme un séducteur qui maîtrise sa stratégie; Madame Bovary est passive mais troublée. Mais cette ne suscite pas d'émotion romanesque car elle est désamorcée par l'ironie du narrateur. Le nom des personnages: le ton est donné dès la première ligne lorsque le narrateur fait un jeu de mots sur le nom de monsieur Derozerays dont le discours n'est pas aussi "fleuri". [...]
[...] Le principal effet comique et même grotesque réside dans le parrallélisme entretenu par Flaubert entre le déroulement des comices et la progression de la séduction. D'abord le discours de Derozerays est coupé par celui de Rodolphe, qui en vient aux "affinités" quand l'orateur en est aux citations. Ce parallélisme met certes en valeur le rêve d'amour qui s'oppose à une société ennuyeuse, mais il montre que Rodolphe aussi parle par clichés et lieux communs. Ce sont les clichés des discours romantiques qui sont ici ridiculisés et mis sur le même plan que les autres clichés. [...]
[...] C'est ce que nous allons montrer, en trois parties. Nous étudierons d'abord le réalisme du cadre dans lequel se déroule la scène, puis les progrès de la séduction et enfin l'ironie du narrateur. Deux personnages Madame Bovary et Rodolphe assistent ensemble à la remise des prix des comices. Le narrateur dresse le cadre réaliste d'un jour de fête en milieu rural: les notables font des discours et sont désignés par leur nom "Monsieur Lieuvain" "M. Deroserays" et par leur fonction "le Conseiller". [...]
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