"La machine infernale" reprend le mythe d'Œdipe et place ses personnages et ses thèmes dans une modernité qui repense l'écriture. Cocteau réécrit la légende et inclut des récits à l'intérieur des actes afin de préciser les situations, chaque récit joue un rôle dans l'intrigue et gouverne l'architecture de l'ensemble ainsi que les réactions des différents personnages.
Dans ce passage Jocaste, Tirésias et les soldats sont confrontés au spectre du roi Laïus qui n'arrive pas à se faire entendre pleinement. Jocaste mène son enquête auprès des gardes, qui seuls ont pu apercevoir le roi… Mais troublés, les deux soldats passent l'incident sous silence. Cocteau porte le mythe vers la modernité et tente de lui donner un souffle nouveau ou le rire peut-être grinçant, mais inspiré.
Ainsi, on se demandera en quoi cette scène dévoile une atmosphère tragicomique et participe à l'enchaînement de la modernité ?
[...] Cocteau donne à cette fin d'acte un aspect qu'il voulait toucher, le tragi- comique se révèle au fil de la scène et peut faire passer le spectateur d'un état à un autre en lui tirant un rire grinçant mais bien présent, en suscitant parfois la pitié, le dégout. Jocaste joue un rôle de médiateur aux multiples facettes puisqu'elle annonce l'arrivée d'Œdipe et la fatalité qui les condamnera. La scène de par son style et son intrigue pose le problème de la modernité et la confronte à l'origine du mythe pour une vision nouvelle et plus critique des valeurs présentées. [...]
[...] Même si Jocaste tente d'éclaircir les parts d'ombre, elle reste malgré tout dans l'aveuglement. D'une part, elle désire entrer en contact avec Laïus mais elle n'y parvient pas. Jocaste a des pressentiments, fait des rêves sans en percevoir le sens, elle se heurte aux apparences (préface de la machine Infernale) sans toucher la clairvoyance. Ainsi, elle se contente du superficiel et va simplement toucher du doigt ce qu'elle a entrepris sans se servir de la persévérance ou bien même de la patience. [...]
[...] D'une part au début de la scène, elle a recours à la modalité interrogative et ne pose qu'en majeure partie des questions aux soldats sur le spectre du roi. Elle va même jusqu'à accumuler les interrogations dans une même réplique. Comment était ? Comment le voyiez-vous ? »p55. Elle emploie le verbe interroger dans sa réplique p54 laisser interroger ce garçon nous confirme sa fonction enquêtrice qu'on pourra mettre en relation avec Jocaste dans Œdipe-roi de Sophocle, où elle permet également une avancée dans l'enquête. [...]
[...] "La machine infernale", Jean Cocteau (1934) - étude de la fin de l'acte I Le passage étudié est extrait de La Machine Infernale de Jean Cocteau, il se situe à la fin de l'acte I après l'arrivée de Jocaste et de Tirésias sur les remparts de Thèbes. La Machine Infernale reprend le mythe d'Œdipe et place ses personnages et ses thèmes dans une modernité qui repense l'écriture. Cocteau réécrit la légende et inclut des récits à l'intérieur des actes afin de préciser les situations, chaque récit joue un rôle dans l'intrigue et gouverne l'architecture de l'ensemble ainsi que les réactions des différents personnages. [...]
[...] Contemporain et inspirateur des surréalistes il emploie en plus d'une écriture liée au sommeil, l'écriture automatique afin de retrouver un imaginaire invariant (qui se modifie pas) et de donner à sa réécriture des images de mythe qu'il connait bien. Ainsi La machine Infernale se permet de reconsidérer des vérités déjà connues et des préjugés dégagés par la légende. C'est pourquoi on peut retrouver une désacralisation de l'apparition, divine et religieuse. Tout d'abord, avec le spectre du roi Laïus, qui contrairement au spectre du roi Hamlet n'est pas respecté. [...]
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