Machiavel (1469-1527) est un philosophe florentin. Secrétaire de la chancellerie, il effectue des missions diplomatiques par lesquelles il développe une vision politique de la gouvernance. Le Prince est un traité politico-philosophique, écrit en 1513, publié en 1532 et dédié à Laurent de Médicis, seigneur de Florence. L'auteur y propose une réflexion sur la manière dont un prince doit gouverner pour prendre le pouvoir et s'y maintenir. Nous verrons tout d'abord que sa contrainte majeure est le peuple difficile à gouverner puisqu'il doit adopter une attitude parfois tyrannique pour être efficace.
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La nature humaine est pleine de défauts. L'énumération d'adjectifs dépréciatifs « ingrats, inconstants, dissimulés, tremblants devant les dangers et avides de gain » (l.6/7) permet à Machiavel d'insister sur la noirceur de la nature humaine qui fait qu'entre son père ou ses biens, l'homme choisirait ses biens (l 28/30). L'être humain se caractérise par la lâcheté et l'avidité donc on ne peut pas espérer ériger un ordre idéal.
On remarque que l'utilisation du présent de vérité générale et du pronom personnel indéfini "on" (l.7) dans lequel quiconque est censé se reconnaître montre que Machiavel part d'un constat irréfutable pour bâtir son argumentation. Il décrit les hommes comme perfides. Dans le discours sur la première décade de Tite-Live, il affirmait déjà qu'il fallait les supposer méchants pour fonder un Etat et lui donner des lois.
Par un jeu d'oppositions "craint" et "aimé" (l 5) ; la "générosité" (l 13) "ils vous offrent" (l 8) et l'égoïsme "ils se détournent" (l 10), la "reconnaissance" (l 16) et "la perversité humaine" (l 18), Machiavel met en évidence que face à ces défauts, le prince doit jouer sur tous les tableaux et user de tous les stratagèmes. Il se veut pragmatique en voulant montrer la vérité effective à travers des exemples réels (...)
[...] De plus, un prince aimé n'a pas d'autorité. Gouverner par les sentiments ne peut aboutir à aucun résultat car les sentiments changent. Le prince craint de ses sujets doit aussi l'être de son armée qui doit agir dans l'ordre et disposée à toute entreprise 36/37). L'auteur fait référence aux condottieres, puissants chefs d'armées de mercenaires qui en respectant le prince lui donnent leur force. Tout comme le peuple et les grands (seigneurs), l'armée n'est jamais considérée comme un groupe d'individus mais comme une faction de l'Etat. [...]
[...] L' absence de sentiments de la part du prince prouve que le régime est fondé sur la force et la crainte. La dominance des termes homme humanité et sujet en contradiction avec prince schématise la situation sociale et montre que le prince est isolé de la masse des sujets présente pour lui obéir. Transition : Machiavel invente la science politique : l'intérêt n'est plus d'accomplir un idéal mais de comprendre les conflits d'intérêt, l'ambition des grands et leurs relations avec le peuple. Il étudie la politique de façon scientifique et non morale. [...]
[...] Conclusion : Dans cet extrait, Machiavel cherche donc à prouver qu'un prince doit opposer à la perversité et versatilité du peuple une grande fermeté. Pour gouverner, inspirer la crainte est plus sûr qu'inspirer l'amour et pour convaincre de cette position, la démonstration de Machiavel prend la forme d'un traité intemporel. Le Prince dès sa publication, entraîné une vive critique notamment de Etienne de la Boétie qui y voit un moyen de réduire la politique à l'utilisation de procédés condamnables et inhumains. [...]
[...] iL décrit les hommes comme perfides. Dans le discours sur la première décade de Tite-Live, il affirmait déjà qu'il fallait les supposer méchants pour fonder un Etat et lui donner des lois. Par un jeu d'oppositions craint et aimé ; la générosité 13) ils vous offrent et l'égoïsme ils se détournent la reconnaissance 16) et la perversité humaine Machiavel met en évidence que face à ces défauts, le prince doit jouer sur tous les tableaux et user de tous les stratagèmes. [...]
[...] Nicolas Machiavel Le prince extrait chapitre 17 Introduction : Machiavel (1469-1527) est un philosophe florentin. Secrétaire de la chancellerie, il effectue des missions diplomatiques par lesquelles il développe une vision politique de la gouvernance. Le Prince est un traité politico-philosophique, écrit en 1513, publié en 1532 et dédié à Laurent de Médicis, seigneur de Florence. L'auteur y propose une réflexion sur la manière dont un prince doit gouverner pour prendre le pouvoir et s'y maintenir. Nous verrons tout d'abord que sa contrainte majeure est le peuple difficile à gouverner puisqu'il doit adopter une attitude parfois tyrannique pour être efficace. [...]
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