"Le siècle des Lumières" d'Alejo Carpentier, 1962.
[...] La tonalité ironique employée dans la fin de la première partie du texte : la juxtaposition d'excuses visant à atténuer de façon déconcertante le sort réservé aux esclaves en fuite amplifie l'horreur de la scène, dénonce au second degré l'inacceptable de la situation. Cela vient en apothéose de la gradation présentée plus haut et est encore renforcé par l'antiphrase : « sans employer des procédés archaïques propres à des époques barbares ». L'auteur énonce ainsi clairement ce contre quoi il se révolte. [...]
[...] Dans ce texte, l'auteur met son héros, et par la même occasion le lecteur, face à la réalité crue de pratiques que l'on aurait peine à imaginer. Il dénonce ainsi une époque et ses errements. La fin du texte laisse une note d'espoir en introduisant le décret abolissant l'esclavage des Noirs dans les colonies françaises. Cependant, la nécessité pour l'auteur, et pour beaucoup de ses contemporains, d'aborder cette thématique vient rappeler que le chemin est long vers une égalité parfaite, bien après la Déclaration des droits de l'Homme. [...]
[...] Le héros du roman, initié aux idées des Lumières par un commerçant français, se retrouve confronté à l'esclavage de façon abrupte. La gradation employée dans la première moitié du texte oppose totalement la situation de cet homme à celle des Nègres. De son côté, Esteban est dans l'innocence. Le champ lexical employé par l'auteur et l'oxymore « petite grosseur » montrent que tout est bénin pour lui ou finit anesthésié par le « bon docteur ». Pour les esclaves, au contraire, ce sont les gardes et les armes, les sens et les corps sont indisposés. [...]
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