Lucrèce Borgia. Acte II, partie 1, scène 2 - Victor Hugo (1833) - L'amour maternel

Thèmes abordés

Lucrèce Borgia acte II partie 1 scène 2, Victor Hugo 1833, amour maternel, registre élégiaque, champ lexical, amour filial, Gennaro, didascalies, symbolique, commentaire de texte, lyrisme

Résumé du document

Victor Hugo est un auteur français ayant vécu au XIXe siècle. C'est un poète, dramaturge et écrivain. Sa poésie est engagée et lyrique. Il est notamment connu pour "Notre-Dame de Paris" (1831), "Ruy Blas" (1838) et "Les Misérables" (1862). Comment cette scène révèle-t-elle l'amour maternel dont Lucrèce est rempli ? Pourquoi cependant cet amour ne saurait être formulé ? En quoi cette lecture constitue-t-elle un échec de la reconnaissance des deux êtres ?

Extraits

[...] B)Un nom maudit d'autre part Lucrèce dans sa lettre révèle avec mystère son entourage « Je suis entourée de parents sans pitié, qui te tueraient comme ils ont tué ton père ». Cl de « tuer » / « sans pitié » → Nature criminelle de la famille de Lucrèce Mise en garde « Les périls qui t'environnent » → Confirment le danger Gennaro évoque Lucrèce « Cette infâme madame Lucrèce Borgia » « Je n'ai pas pitié de ce qui est sans pitié »→ Haine contre elle C)Condamnant Lucrèce à se cacher Dédoublée dans les pensées de Gennaro → Haine contre Lucrèce / Amour pour sa mère « Ne cherche pas » → avertissement dans la lettre En cherchant à connaître Gennaro, elle annonce la fin de la pièce Elle apparaît très seule Solitude qui transparait dans la lettre « La seule »« Tu es tout ce que j'aime »→ compassion pour elle Verbes de connaissance → « Me connaître,le savoir,je les connais,tu le savais » La pièce repose sur unquiproquo → Lucrèce sait mais Gennaro ne comprend pas qui est cette femme Elle est donc contrainte de cacher qui elle est. [...]

[...] Relation non réelle mais virtuelle → Gennaro idéalise cette mère Ainsi la lettre est tirée « De sa poitrine » → Siège métaphorique des sentiments. Exclamations suite à la lecture de la lettre « Ah » « Oh » « Vous pleurez » « Ma pauvre mère » « Quel bonheur » → Révèle ses sentiments. Toute cette tirade est dédiée à sa mère Répétitions de « Mère » Hiérarchie entre l'amour des femmes et celui porté exclusivement à sa mère III)Mais vouée à l'échec : l'obstacle du nom A)Un héros sans nom d'une part La lettre rappelle le destin de l'orphelin Gennaro → « Le secret de ta naissance, mon enfant, je veux être la seule à le savoir » Il ne connaît pas l'identité de sa mère ni celle de son père → Va donc conduire ce héros, en quête d'identité et de vengeance. [...]

[...] En effet ce qui aurait pu constituer une scène de reconnaissance entre une mère est son fils est voué à l'échec. Gennaro ne sait pas qui est cette femme mais il lui confie son l'amour pour sa mère et sa haine pour Lucrèce Borgia. Or il se trouve que son interlocutrice est ces trois femmes en même temps (Lucrèce, sa mère et une inconnue), ce qu'il ne voit pas. C'est un être dont la double identités (mère et monstre) est évoquée lors de cette scène sans que Gennaro ne les mette en rapport avec la femme avec laquelle il discute. [...]

[...] Il ne peut faire le lien car elle se fabrique une troisième identité, celle d'une femme inconnue. En effet, ce nouveau masque lui permet de discuter avec son fils à cœur ouvert mais il l'en éloigne puisqu'il l'empêche aussi de révéler la vérité. [...]

[...] Attiré par elle, il lui montre les lettres envoyées par sa mère, seule trace qu'il possède. Lucrèce est prise à son propre piège, incapable d'être ce qu'elle voudrait est Hugo peint ici une scène complexe où elle est trois : Une inconnue, une mère et Lucrèce Borgia I)Premier face à face entre une mère et son fils A)Un jeune héros impressionné Gennaro est attiré par Lucrèce → vouvoiement + repetition « Madame » Il lui fait d'ailleurs suffisamment confiance pour lui remettre les lettres de sa mère : « Il tire de sa poitrine [ ] et qu'il remet à Dona Lucrezia »→ les gestes indiquent donc la proximité des personnages sur la scène. [...]