Les fables de La Fontaine apparaissent comme un condensé de la sagesse populaire. Les préceptes qui les accompagnent sont souvent devenus des proverbes ; nous avons tous appris dans notre enfance Le Lièvre et la Tortue ou Le Corbeau et le Renard et nous savons depuis que « Rien ne sert de courir / Il faut partir à temps » ou que « Tout flatteur vit au dépens de celui qui l'écoute ». Dans Le Loup et le Chien pourtant on ne trouve pas de précepte ni de devise ; La Fontaine met en scène la rencontre d'un chien épris de confort et d'un loup amoureux de la liberté mais il ne nous invite pas pour autant à suivre une règle de comportement (...)
[...] Notons à ce propos que, pour plus de vivacité, le passage du récit au dialogue est amené directement, la formule d'introduction étant rejetée en fin de phrase : Il ne tiendra qu'à vous, beau sire / D'être aussi gras que moi, lui repartit le chien (v. 13). Nous entrons alors dans une petite scène de comédie. Au milieu du dialogue le narrateur annonce brièvement le retournement de situation Chemin faisant, il vit le col du chien pelé et il s'efface aussitôt. [...]
[...] Comme un baladin dans une foire La Fontaine captive son auditoire par une histoire puis dresse des tréteaux pour une petite comédie, enfin il interpelle l'assistance. D'autre part, notre imagination est excitée par une série de détails saisissants et d'image comiques. Comique et saisissant est le contraste entre le loup efflanqué et le chien gras tout comme l'est l'image du loup qui tel un boucher méthodique découperait le chien en quartier ; que dire de l'image du loup qui pleure de tendresse ? [...]
[...] , placée au début du vers 35 et de la réplique, fait écho au même mot mais placé à la fin du vers 34 et que le chien prononce négligemment au milieu d'une explication un peu emberlificotée. Ainsi, un mot à peine prononcé par le chien est repris par le loup sous forme de cri du cœur. De la même manière le rejet de Où vous voulez ? au début du vers suivant souligne l'importance que le loup attache à la liberté. Analysons aussi le dernier vers, notamment du point de vue rythmique : Cela dit, / Maître loup/ s'enfuit, / et court encor . [...]
[...] Cependant, avant de s'enfuir le loup fait preuve de superbe. A la fin de la fable c'est lui qui parle, s'exprime précisément, domine le chien par le pouvoir de la parole. Il a le dernier mot et sort en quelque sorte vainqueur de la confrontation. III. Quel est donc l'enseignement moral de cette fable ? On serait tenté de sire que le loup est le représentant de l'indépendance d'esprit, il proclamerait que le bonheur est impossible sans la liberté qui est le plus précieux de tous les biens : Et ne voudrais même pas à ce prix un trésor. [...]
[...] 19) désigne un bon repas qui ne coûte rien. En fait le chien est assez paresseux, cela se confirme quand il utilise l'expression presque rien (v. 23) pour décrire ses devoirs. Il manifeste son besoin de quiétude quand il évoque les risques que courent les loups Car quoi ? Rien d'assuré point de franche lippée : / Tout à la pointe de l'épée v. 19-20) et aussi quand il utilise le terme de salaire (v. 26) : le salaire est une rétribution perçue régulièrement. [...]
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