"Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit est plus intense", écrivait Charles Baudelaire, à propos de la forme fixe du sonnet, qui, malgré une structure rigide en deux quatrains et deux tercets, fut utilisé par une multitude de poètes, et de l'Italie se répandit dans toute l'Europe au cours de la Renaissance : en effet, s'il est une forme brève et contraignate, il appelle en cela même l'idée de perfection (...)
[...] Ce sonnet semble comme arraché d'un journal intime. Louise Labé décrit en effet son état pris sur le vif »grâce au présent d'énonciation je vis l'emploi du pronom personnel de la première personne je et à l'utilisation du registre lyrique, comme le montrent les nombreux mots exprimant un sentiment ennuis joie je vis plaisir tourment douleur peine joie heur malheur L'amour est exprimé grâce à la figure emblématique de l'antithèse. Il est pour Louis Labé constitué à la fois de sentiments contraires, mais il touche aussi au corps puisqu'elle nous décrit des sensations contraires. [...]
[...] Ce qui y est dit est ainsi rendu plus expressif. Tout semble culminer avec la chute, fermée mais suggestive, qui donne une idée de circularité, d'éternel recommencement, comme si la situation décrite à la fin était aussi celle décrite à l'ouverture du sonnet : le vers 13 prépare la chute par l'idée de l'accession à un bonheur parfaite, exprimé par la métaphore de l'élévation Et être en haut de mon désiré heur renforcée par la légèreté du vers du aux hiatus. [...]
[...] On trouve aussi l'image de la femme-fleur je sèche et je verdoie image de prédilection de Pierre de Ronsard par exemple. Enfin, les allusions voilées du dernier tercet rattachent la victime de l'amour aux condamnés aux peines éternelles dans les enfers de la mythologie. Ainsi afin d'étudier les façons de s'exprimer du sentiment amoureux, nous avons d'abord vu la forme poétique, fixe, brève et contraignante du sonnet, puis analysé l'exaltation du lyrisme ce qui nous a permis de constater que cette femme est précurseur du baroque. [...]
[...] Tout d'abord, dans les quatrains, Louise Labé nous décrit l'état étrange qui est le sien. Cet état est extrême, paradoxal et instable, il semble défier les lois de la nature et les lois psychologiques. Ce désordre mental et physique, proche de la folie, est présenté comme étant d'origine mystérieuse. Quel est ce bien du vers 7 ? Mon bien s'en va et à jamais il dure »).L'état de folie est renforcé car le locuteur semble avoir perdu la notion du temps, du au présent de répétition. [...]
[...] Tout en un coup je ris et je larmoie, Et en plaisir maint grief tourment j'endure, Mon bien s'en va, et à jamais il dure, Tout en un coup je sèche et je verdoie. Ainsi Amour inconstamment me mène Et, quand je pense avoir plus de douleur, Sans y penser je me trouve hors de peine. Puis, quand je crois ma joie être certaine, Et être en haut de mon désiré heur, Il me remet en mon premier malheur. Louise Labé (v. [...]
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