Commentaire (niveau universitaire) réalisé dans le cadre d'un cours de lecture critique. Il concerne l'acte V scènes 7 et 8 (les deux dernières scènes de la pièce) de Lorenzaccio d'Alfred de Musset.
[...] Même la réplique J'aime encore le vin et les femmes qui est une reprise de l'acte III scène n'y fait rien. Lorenzaccio ne redeviendra jamais Lorenzo. Lorenzaccio a échoué sur le plan personnel. Cet acte nous montre donc la tragédie dans toute son ampleur : tout est gommé et l'on repart comme avant, malgré l'action de Lorenzo, des républicains, des Strozzi et des autres bonnes volontés digne et bien intentionnées. Notons tout de même que dans la réalité, Lorenzo mourra onze ans après le meurtre d'Alexandre. [...]
[...] On retrouve encore de l'ironie tragique avec l'anecdote du " grand gaillard C'est lui qu'on veut tuer à présent et ceux-là même dont il voulait servir la cause. Et enfin, Lorenzo utilise même des termes pathétiques pour caractériser l'assassin potentiel : C'était peut-être un père de famille qui mourait de fin Ce qui accentue l'absurdité de la situation. Lorenzo est incompris de tous, définitivement. Il cherche le suicide. Sa mort l'amuse. Il sort sans âme, sans aucune raison de vivre. La sollicitude de Philippe ne peut empêcher la mort de Lorenzo. C'est une mort hors du temps et de l'espace. [...]
[...] Il se défini comme mort, le suicide ne représente rien. Il est bel et bien libéré du pouvoir du Duc, mais pas de la débauche. Comme lui il n'écoute pas les conseils. Après avoir donc établit que l'échec de Lorenzo est à la fois politique et personnel, et qu'il s'avère être un parfait archétype du héros romantique ; nous allons à présent voir en quoi ce final relève parfois de l'absurde, mais toujours de la tragédie. Dans un troisième et dernier temps, nous pouvons remarquer que ce drame est une tragédie, mais parfois mêlé d'absurde. [...]
[...] Il n'est plus l'héros maudit qu'il était pendant le passage de la scène du meurtre. D'ailleurs Il rappelle plusieurs fois son destin : "au moment où"; "J'étais une machine à meurtre mais à un meurtre seulement". De même que son insistance pour sortir quatre fois aux répliques montrent qu'il veut être maître de son destin. Cette provocation est une caractéristique du héros romantique. Par son meurtre, il pensait redevenir comme avant. Il reconnaît qu'il n'a pas changé (répliques 5). Le meurtre n'est pas une libération mais le pousse à la misère. [...]
[...] De plus, l'attitude de Lorenzo reste elle aussi inchangée, il est dans la continuité de son personnage. Il a l'âme usée, il pense qu'il n'a pas d'avenir : il est désinvolte. La présence d'une gradation à la réplique 3 de la scène 7 montre la mégalomanie qui est restée intacte chez Lorenzo : Ma tête a été mise a prix à Rome . dans toute l'Italie . dans toute l'Europe . le bon Dieu Puis le déplacement insensé de la responsabilité de l'échec à la réplique dévoile l'ironie et le mépris qui lui sont fidèles : Que les républicains n'aient rien fait à Florence, c'est là un grand travers de ma part Lorenzo utilise donc toute une série de figure de style pour argumenter son discours : le présence de la périphrase dépréciative Côme, un planteur de choux accentue son caractère méprisant. [...]
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