Dans ce passage de Lorenzaccio (acte V, scène 6), drame romantique d'Alfred de Musset, qui se situe dans l'avant dernière scène de la pièce, deux personnages sont présents. Il s'agit de Lorenzo de Médicis et de Philippe Strozzi, deux personnages très différents, mais qui ont de l'amitié l'un pour l'autre et qui se rapprochent par leur idéal commun. Cet extrait est une analyse psychologique de Lorenzo.
L'action se situe après l'assassinat du Duc Alexandre de Médicis par Lorenzo. Sa tête est donc mise à prix et ce dernier vient de recevoir un courrier lui annonçant la mort de sa mère. Le thème de la mort joue un rôle important dans cet extrait, c'est pour cela que nous pourrons nous demander de quelle manière la mort de Lorenzo est omniprésente dans cet extrait.
Philippe Strozzi et Lorenzo ont une relation complexe. D'un côté Lorenzo a de l'estime pour Philippe, mais de l'autre il ne peut pas s'empêcher de s'en moquer.
[...] Lorenzo finit mal, le héros romantique finit toujours mal. Conclusion La dernière réplique de cet extrait est les derniers mots de Lorenzo. Ce dernier meurt juste après être sorti pour faire sa promenade au Rialto. De nombreux indices avaient amené cette mort : - Le fait qu'il ait appris la mort de sa mère - Le fait qu'il se sente vieux et las de vivre - Le fait qu'il insiste tant pour faire une promenade - Le fait qu'il se joue de la mort en sortant seul et sans protection La mort était de toute manière la seule issue de Lorenzo. [...]
[...] Philippe essaye de trouver les causes du malheur de Lorenzo (l24-25 par exemple). Le problème c'est qu'il est impossible pour lui de concevoir la vie comme la conçoit Lorenzo, il l'exhorte à redevenir honnête homme mais il ne peut pas comprendre la désillusion de son ami, ni son mépris de la vie. Il refuse de voir la vérité en face (l34-35). Philippe encourage toujours Lorenzo, essaye de lui redonner goût à la vie (l38-39). Il ne comprend pas que Lorenzo n'attend qu'une chose, c'est de mourir (l47). [...]
[...] Lorenzo tient absolument à faire une promenade, ayant conscience que sa tête est mise à prix. Il joue donc avec la mort, il s'agit de penchants suicidaires. La cause est que Lorenzo ne peut pas supporter une telle situation, à savoir qu'à présent, il ne peut plus rien faire. Que lui reste- t-il ? Rien. Et son orgueil est blessé, car il s'aperçoit qu'il a pris goût à la luxure à laquelle il s'est adonné afin de se rapprocher du Duc. [...]
[...] Nous avons donc démontré que Lorenzo, malgré ses efforts pour faire de l'autodérision, montre un mal-être immense, et que tous ses actes et toutes ses pensées l'amènent vers une seule et même direction : la mort. III/ Lorenzo : un héros romantique par excellence Le héros romantique comporte toutes les imperfections de l'être humain. Il n'est pas un être idéal, et Lorenzo sent en lui toutes les contradictions de la nature humaine et est en quête d'identité. Nous pouvons le remarquer dans la totalité de la pièce de par ces surnoms qui s'enchaînent : Lorenzo-Lorenzaccio-Lorenzetta-Lorenzino-Renzo- Lorenzina , d'ailleurs, le titre lui-même est un signe de cette quête d'identité. [...]
[...] Lorenzo est désenchanté du monde et de lui-même. Lorenzo se pensait également meilleur que les Républicains car ils ne faisaient que parler et que lui voulait agir, mais finalement, Lorenzo s'avère pire que tout le monde : ceux qui ne font que parler au moins ne se compromettent pas, car ils ne font rien, et ceux qui se livrent à la débauche n'ont pas d'arrière-pensée. C'est donc un immense échec personnel et une déception profonde. Il se compare au bisaïeul de Saturne lorsque Philippe lui dit qu'il est jeune, car la jeunesse signifie l'espoir, les illusions. [...]
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