Lorenzaccio, acte II scène 2, Alfred de Musset, place de l'artiste, société florentine, drame romantique, théâtre shakespearien, Tebaldeo Freccia, Lorenzo de Médicis, liberté artistique, commentaire de texte
"Lorenzaccio" est un drame romantique, écrit par Alfred de Musset en 1834. Cette pièce de théâtre se compose en cinq actes. Elle s'inscrit, de plus, dans la lignée du théâtre shakespearien qui est très apprécié par Alfred de Musset. L'histoire relatée par cette pièce se déroule à Florence, en 1537, durant le règne d'Alexandre de Médicis. Dès les deux premières scènes de la pièce, le cadre spatio-temporel est posé : l'action se déroule dans la ville de Florence, comparée à une ville de débauche dans la scène 2 de l'acte I. Dans notre passage, qui se situe à l'acte II, scène 2 de la pièce, nous pouvons voir une confrontation entre un artiste, nommé Tebaldeo Freccia, et Lorenzo de Médicis, qui est le cousin du duc.
[...] On retrouve donc une certaine forme d'ironie par rapport à l'ambition qu'à Tebaldeo de réaliser ses rêves. Encore une fois, on comprend que l'artiste n'a pas de liberté. Il lui est impossible de choisir sa propre destinée. Il est forcé de réaliser les rêves d'un homme plus puissant que lui, à cause de son impossibilité à être libre. La pensée d'un idéal de Tebaldeo est donc mise à mal par le plan de Lorenzo. Nous pourrons, d'ailleurs, voir dans l'une des scènes suivantes, la façon dont l'artiste va être choqué face à la violence du duc. [...]
[...] Cet artiste paraîtra une seconde fois dans la pièce lors du vol de la côte de mailles du duc. Il sera donc, une fois de plus, intégré au plan de Lorenzo, contre ses libertés. [...]
[...] Tebaldeo adopte une conception de l'art qui lui est singulière. Il explique sa théorie de l'art ; selon lui, l'art est un processus selon lequel les misères de la réalité serviraient à faire de belles œuvres. Il évoque la guerre, sous forme de métaphore : « L'art, cette fleur divine, a quelquefois besoin du fumier pour engraisser le sol qui la porte » (p.217). L'artiste évoque donc la guerre comme une possibilité de faire de belles œuvres. Ainsi, on comprend que Tebaldeo pense que les mauvaises choses, parfois même les plus cruelles, sont parfois propices à faire de l'art. [...]
[...] Ensuite, nous pouvons lire un dialogue entre les trois hommes présents dans cette scène : Valori, Tebaldeo et Lorenzo. Lorenzo pose, au total, quatorze questions à Tebaldeo. Cette série de questions apparaît peu à peu comme un véritable interrogatoire. Finalement, nous pouvons lire la discussion qui s'opère entre Tebaldeo et Lorenzo. Cette fois, les deux personnages sont radicalement opposés, ils n'ont pas la même vision de l'art. Tebaldeo défend l'art alors que Lorenzo se moque de lui. La scène est donc construite avec une structure spécifique : deux hommes parlent ensemble, puis un autre s'ajoute à la discussion, pour que le premier finisse par s'en retirer. [...]
[...] Lorenzo démontre à Tebaldeo sa puissance – contre laquelle le jeune homme ne peut rien faire. Il se place comme un homme mauvais et tentateur, en opposition à l'homme bon et humble qu'est Tebaldeo. On peut voir, à travers cette scène, une sorte de manichéisme naître. Tebaldeo est triste des remarques qui lui sont faites par Lorenzo ; Valori use ainsi d'une métonymie pour le lui faire savoir. Il dit : « voyez comme ses grands yeux s'attristent » (p.215). Les « yeux » attristés de Tebaldeo le définissent tout entier dans cette phrase. [...]
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