Lorenzaccio, acte I, scène 2, Alfred de Musset, drame romantique, deux idéologies politiques, duc Alexandre de Médicis, Lorenzo
Ce texte est un extrait de la pièce Lorenzaccio d'Alfred de Musset. Musset est un écrivain français né en 1810 et mort en 1857. Dans Lorenzaccio, il met en scène Lorenzo, un jeune homme qui s'apprête à tuer et assassine finalement le duc Alexandre de Médicis qui règne en despote sur la ville de Florence, et dont il est pourtant un des favoris. Cette pièce est un drame romantique : on y trouve, entre autres, un héros partagé entre son « moi social » et son « moi particulier », une thématique qui nourrit toute l'oeuvre de Musset. C'est aussi un drame historique qui dépeint la société florentine du XVIe siècle et qui trouve son écho dans la société française contemporaine à Musset : on y trouve donc les classes sociales et politiques de la France du XIXe siècle, ainsi que le désenchantement général (le « mal du siècle ») qui règne en France après l'époque héroïque des conquêtes napoléoniennes et face à l'établissement d'un régime politique rétrograde et des valeurs bourgeoises d'utilitarisme et de mercantilisme.
[...] Ce petit-là, à côté de lui, c'est Thomas Strozzi, Masaccio, comme on dit participent également au réalisme de la scène. La pièce fait alterner de nombreux genres et de nombreux registres de langues : ici le registre de langues dominant est le familier (on le voit lorsque le marchand et l'orfèvre s'appellent voisin ou encore à certains jurons prononcés par les personnages comme peste ! ventrebleu mais dans d'autres scènes les personnages emploient un langage soutenu. Par ailleurs, cette scène interroge la nature profonde de l'Homme et son identité. En effet, le carnaval implique un déguisement. [...]
[...] Cette scène est dominée par le dialogue de deux bourgeois florentins, un marchand de soieries et un orfèvre, alors que des nobles sortent d'une maison où ils ont festoyé et dansé toute la nuit. Dans un premier temps, nous allons voir en quoi ce texte est typique du drame romantique. Puis, dans un deuxième temps, nous verrons que ce texte met en scène, à travers les personnages du marchand et de l'orfèvre, une confrontation entre deux idéologies politiques. Cette scène est typique du drame romantique. [...]
[...] Cependant, certaines expressions du marchand permettent de comprendre qu'il apprécie les nobles seulement parce que ce sont ses principaux clients et que c'est grâce à eux qu'il s'est enrichi : ce sont mes étoffes qui dansent, mes belles étoffes du bon Dieu, sur le cher corps de ces braves et loyaux seigneurs C'est plaisir de voir ces bonnes dames, sortant de la messe, manier, examiner toutes les étoffes. Que Dieu conserve Son Altesse ! La Cour est une belle chose L'argent est au centre de toutes les préoccupations du marchand. [...]
[...] Cette scène est donc intéressante puisqu'elle est caractéristique du drame romantique. Plus encore, cette scène est caractéristique des grandes questions qui traversent l'œuvre de Musset : la question de l'identité de l'Homme, difficile à établir car elle semble double, la question d'une sorte de tragédie du masque où l'Homme se cherche ; mais aussi le pessimisme de Musset partagé par tous ses contemporains face à l'atonie politique et sociale, ainsi que l'incapacité pour les Hommes de prendre des décisions et la montée des valeurs bourgeoises. [...]
[...] Tout d'abord, elle remet en cause les règles de la dramaturgie classique. La règle de la bienséance n'est pas respectée : dans le théâtre classique, il n'y a pas de contact physique entre les acteurs ; ici, à la fin de la scène, Salviati attrape la jambe de Louise Strozzi et lui témoigne le désir qu'il éprouve pour elle La jolie jambe, chère fille ! Tu es un rayon de soleil, et tu as brûlé la moelle de mes os Il y a un refus de toute idéalisation et de tout vraisemblable : Salviati est un noble, et pourtant il n'apparaît pas dans la dignité propre à sa classe ; bien au contraire, il tient un discours vulgaire voire insultant à l'égard de Louise Strozzi Que faut-il te donner pour être ta camériste cette nuit ? [...]
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