Lucien, poète naïf et provincial, découvre les coulisses d'un théâtre, ce qui provoque en lui une sorte de révélation (l.29 « Voila donc le théâtre ») : découverte d'une réalité bien éloignée des préjugés ou illusions de Lucien. Le lecteur accompagne Lucien dans sa découverte, grâce à l'utilisation du point de vue interne : nous suivons le jeune homme dans son parcours (verbes de premier plan : souvent des verbes de mouvement : « perdirent un certain temps à “errer”, “suivit”, “passa”) et dans ses perceptions [vocabulaire du regard : “spectacle”, “avait vu”], ses sentiments [“étonnement sans bornes” l.16, “stupéfait” l.27].
[...] Transition : Derrière Lousteau, c'est toute l'expérience de Balzac qui parle. Principal collaborateur d'un journaliste, Lucien ne va pas être tout de suite séduit, mais l'idée va faire son chemin. Il veut paraître dans le monde, mais il est terriblement influençable (il a renié le nom de son père et donc son père pour celui de sa mère, ce qui montre son complexe d'infériorité). Ainsi, le monde journalistique est un monde corrompu, le lecteur contrairement à Lucien, apprend. L'auteur dresse ici la satire d'un milieu qu'il connaît très bien. [...]
[...] Mon pain est une métonymie qui désigne l'argent. C'est un métier ignoble, mais qui lui permet de survivre, il s'agit là d'un argument imparable. - On peut se demander si Étienne veut l'encourager ou au contraire, le décourager puisqu'il parle d'« avanies de sollicitations inutiles mais il nomme plus d'avantages que d'inconvénients, ce qui donne une forme d'ambiguïté dans le discours. - On peut se demander s'il n'a pas aussi été initié par quelqu'un, comme il le fait pour Lucien. [...]
[...] CONCLUSION : En somme, dans ce passage, Lousteau, création peu sympathique de Balzac et futur mauvais génie de Lucien font l'apprentissage, par ce dernier, du journalisme. Son discours est à la fois sincère et presque désolé, mais aussi cynique et légèrement satisfait, il s'agit donc d'un discours ambigu qui montre un personnage non encore totalement corrompu. Derrière Lousteau, Balzac dénonce au lecteur le journalisme, un métier où l'art est remplacé par le commerce, la littérature par le goût du luxe et du pouvoir et non plus, l'amour du beau et du vrai. [...]
[...] - Le seul bien de ces boutiques est un produit qui lui-même est échangé contre d'autres produits. Il n'a que le mot vendre 14) à la bouche, il prend des articles pour les revendre, le trafic 17) qu'il effectue est un terme péjoratif. - Il ose dire qu'il ne vit pas de son travail, mais de ses activités peu reluisantes. Lousteau est un intermédiaire qui ne créer aucune richesse, mais qui prend des commissions. Il devient une sorte d'odieux maître-chanteur exerçant une activité malhonnête sans aucun état d'âme. [...]
[...] Attiré par le journalisme, il préférait la vie austère menée par les membres du Cénacle et ce, malgré les avertissements d'un jeune journaliste, Étienne Lousteau, auquel il vient de de demander de l'introduire ans ce monde. Qu'a d'ambigu et de cynique le discours de Lousteau à Lucien ? Pour répondre à cette question, nous montrerons ce qu'indique l'énonciation sur le rôle et l'état du locuteur, puis la satire du métier et du monde. I. Que nous apprend l'énonciation dans ce texte ? Composition du discours - Où ? : Paris les théâtres du boulevard le café Voltaire 13). - Quand ? : Sous la monarchie de juillet. [...]
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