Albert Cohen (1895-1981), écrivain et autobiographe, écrit son oeuvre
[...] D'une part, l'auteur se donne le devoir d'établir son hommage car il regrette de n'avoir pas pu l'aider à fuir la France sous l'occupation nazie. Il en arrive même à faire des cauchemars tellement qu'elle fut importante pour lui. Malheureux de l'avoir perdu sitôt, elle était et elle sera la personne qu'il a le plus aimé au monde car elle a fait tout son possible pour lui faire plaisir lorsqu'il fut enfant, malgré ses faibles moyens. Je n'avais encore jamais lu une histoire d'amour si forte entre un fils et sa mère. [...]
[...] Il me rappelle Enfance, de Nathalie Sarraute, que j'ai également appréciée. En effet, cette manière de découpage du récit m'a, à chaque fois, incités à lire la suite pour connaitre les différents sentiments que l'auteur exprimait à propos de sa mère. Je me demandais de quelle manière l'auteur allait-il finir son autobiographie. Il réalise à la fin une louange à la mère et un conseil aux fils. J'en ai conclut que ce texte avait une porté universelle et que l'auteur transmettait, à travers cette œuvre, qu'aucune mère n'est immortelle et qu'il faut la préserver aussi longtemps que possible. [...]
[...] On peut alors prétendre qu'il écrit au fil de sa plume étant donné que la chronologie n'est pas respectée. En effet, le récit débute au présent, puis le deuxième chapitre sera au passé avec le commencement du récit rétrospectif. Par la suite, il effectuera des ellipses temporelles et des analepses sur des moments qu'il avait omis. De plus, des études scientifiques ont prouvé que l'un des premiers signes de perte de mémoire est la désorientation dans l'espace et dans le temps. [...]
[...] Nous allons tout d'abord étudier comment l'auteur met en place son pacte autobiographique, puis voir le travail de la mémoire dans la remémoration des souvenirs d'enfance, et enfin traiter de l'autobiographie et biographie. Le pacte autobiographique Le pacte autobiographique est l'accord conclu par l'autobiographe à l'égard de ses lecteurs attestant de la sincérité de ses écrits. En principe chaque auteur l'introduit dans la préface ou le préambule de son œuvre. Contrairement à Rousseau et à de nombreux autobiographes, Albert Cohen n'explicite pas son pacte autobiographique. En effet, il ne prétend jamais qu'il va dire la vérité mais sa souffrance porte le pacte autobiographique implicite. [...]
[...] Deuil et douleur vont alors de paire avec vérité et sincérité. Le premier chapitre, qui fait office de prologue, insinue que celui qui souffre ne peut mentir et que le deuil est garant de l'authenticité du récit. A la parution de l'œuvre, les critiques ne se sont jamais posé la question de la sincérité des souvenirs de l'auteur. Ils ne font que l'éloge du texte comme en témoigne les Beaux-Arts (Bruxelles) : beauté austère et pure qui provient de la sincérité totale Outre le pacte implicite, Albert Cohen crédibilise d'autant plus ses propos lorsqu'il dit qu'il écrit pour sa mère et à sa mère. [...]
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