Cette autobiographie commence par un discours et non d'emblée par le récit d'événements passés (il faut attendre le chapitre 2) : cette sorte de préambule est fréquent dans les autobio-graphies (idem dans les Essais et dans les Confessions). Cet incipit a pour but de provoquer l'envie de découvrir la suite de l'oeuvre (comme tout début de récit) et fixe un pacte de lecture avec le lecteur (comme dans de nombreux préambules d'autobiographies). Comment Albert Cohen s'y prend-il ? (= problématique de lecture) (...)
[...] J'ai été un enfant, je ne le suis plus et je n'en reviens pas. Le récit de l'enfance commence alors au moment où la famille Cohen émigre de l'île de Corfou à Marseille (Albert Cohen a cinq ans) et se poursuit (ch. VI) par l'évocation des difficultés de l'intégration. Le récit n'est donc véritablement ni linéaire, ni chronologique : il se concentre sur quelques moments privilégiés ou douloureux. I. UN EXTRAIT OÙ SE SUCCÈDENT DEUX MANIÈRES DIFFÉRENTES D'ÉVOQUER LE PASSÉ A. [...]
[...] IIIA Toujours le style oral de la confession. IIIA L'adjectif nettement péjoratif indigne traduit à nouveau à la fois la douleur du souvenir IC) et le jugement par le narrateur de son acte passé IIIA). Peut-être parce que son accent étranger et ses fautes de français en téléphonant à ces crétins cultivés m'avaient gêné. L'écriture autobiographique apparaît ici comme ce qui sonde les profondeurs de l'âme : l'auteur dévoile ici la honte de son origine étrangère qui fut la cause réelle de sa colère envers sa mère. [...]
[...] COMMENTAIRE Introduction du texte Le chapitre 29 fait partie des derniers chapitres du Livre de ma mère, qui en compte 31. Le chapitre 26 a déjà annoncé la fin prochaine de l'œuvre, avec la locution adverbiale qui ouvre la première phrase : En somme et avec des formules qui renouent avec celles du premier chapitre à propos de la situation d'écriture de l'œuvre. Le chapitre 27 confirme cette fin prochaine avec une première phrase explicite Voilà, j'ai fini ce livre et c'est dommage. [...]
[...] Que chacun d'eux découvre à son tour son coeur au pied de ton trône avec la même sincérité ; et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose : je fus meilleur que cet homme-là Intus, et in cute: : intérieurement et sous la peau Cette épigraphe est empruntée au poète latin Perse (Satires, ; 2. entreprise: ce qu'on se propose d'entreprendre. Projet. Travail ; 3. indifférent: sans importance ; 4. vil: qui inspire le mépris, bas, ignoble. Qui est sans dignité, sans courage ou sans loyauté Commentaire du Livre de ma mère, chapitre VII de Maman de mon enfance à n'avait rien de sérieux TEXTE : Maman de mon enfance, auprès de qui je me sentais au chaud, ses tisanes, jamais plus. [...]
[...] Cette déclaration est cependant très paradoxale : l'auteur ment au moment même où il revendique la sincérité de son œuvre ; dans la mesure où la structure du texte est loin d'être laissée au hasard, avec cette ouverture et le final, et épouse une progression plutôt chronologique, son œuvre contredit en effet cet aveu dont la fonction est très rhétorique : le lecteur préférera sans doute l'effusion sentimentale et la sincérité à la logique de la raison et à la reconstruction des souvenirs (que Rousseau, quant à lui, reconnaît dans son préambule). J'ai résolu notamment de dire à tous les peintres qu'ils ont du génie, sans ça ils vous mordent. Et, d'une manière générale, je dis à chacun que chacun est charmant. Telles sont mes moeurs diurnes. [...]
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