Étude réalisée sur la base du poème d'Anne Perrier, Le livre d'Ophélie. Ce travail, effectué en 3ème année de Lettres Modernes, permet de partir à la rencontre d'auteur peu connu et de son oeuvre. Le caractère antithétique confère au poème toute sa force.
[...] On se retrouve planant dans un lieu peuplé de mort, mais dans une sérénité théologique, car les morts parlent de Dieu sans fin c'est alors l'éternité le principal moteur de l'acte créateur. Le désir d'élévation est l'élément libérateur. Le temps ralentit, puis suspendu, l'horizontalité et la verticalité finissent par être emporté dans un tourbillon, entre l'air et le liquide, on finit alors par perdre pied pour doucement sa laissé glisser dans les abîmes des étendus célestes ou marines, vision fantasmagorique et divine. [...]
[...] Adieu est l'avant dernière partie du Livre d'Ophélie. A plusieurs reprises l'interjection adieu y est employé comme le dernier rattachement au monde. Cet adieu représente le point ultime où le poète s'éloigne et meurt: Je meurs d'une chute infinie/ Dans l'eau du ciel . L'antithèse prend une coloration tragique; celle du silence et de la solitude. Les animaux (le merle, l'abeille, les rossignols, les lucioles, les phalènes) la végétation (la rose, les primevères, le saule) tout ce qui habite l'univers du poète se retrouve dans la sphère des souvenirs. [...]
[...] Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort, quand nous sommes débarrassés de l'étreinte de cette vie ? Voilà qui doit nous arrêter ( . Dans Heures le balancement constant entre la vie et la mort est incessant. Toutes les descriptions s'entremêlent et donne l'impression d'un profond éclectisme poétique. Un tableau très particulier se dessine à la fois sombre et lumineux par le biais des saisons, de la flore et de la faune, le matériel, l'immatériel, le solide et le liquide, la douleur et la douceur tout ceci créant un univers impalpable. [...]
[...] Le corps est léger et se laisse transporter sur les eaux, La rivière est si fraîche/Je m'étendrais doucement sur les eaux. Tous les éléments sont présents, comme une cohabitation harmonieuse des éléments transposés en sentiments. La poésie se construit autour des jeux d'oppositions fraîche/brûlante, l'eau (la rivière, les eaux, la mer) et le feu (l'heure incandescente), éléments osmotiques cohabitant dans un même univers. Le tellurique et le céleste ne forment plus qu'un accord parfait, prêtant à ce départ toute sa force. [...]
[...] La poésie d'Anne Perrier est caractérisée par des vers dénués de ponctuation, comme si ceux-ci étaient prêts à prendre leur envol, aucune contrainte ne vient s'interposer, laissant une part de liberté au lecteur. Des images d'espace, d'immensité et de grandeur, mis en oppositions au caractère dépouillé de l'écriture confère toute sa particularité aux poèmes, véritable clé de l'acte poétique. Les différents enjambements confèrent aux poèmes un étirement, ils suggèrent l'idée d'une longueur, d'une lenteur, d'un espace immense, créant ainsi une dynamique. [...]
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