Claude Roy affirme catégoriquement (utilisation de l'adverbe « parfaitement ») l'inutilité de la littérature ; dans la deuxième phrase, censée expliciter la première, il lui accorde cependant une seule utilité : « elle aide à vivre ». Comme le souci majeur de tout homme est d'abord et avant tout de bien vivre et de supporter au mieux les vicissitudes de l'existence, puisque la littérature doit l'y aider, elle est donc essentielle et trouve sa pleine justification.
Dès lors, sous la plume de Claude Roy, la première proposition me paraît ironique, d'autant plus que l'écrivain se saboterait lui-même en proclamant la vanité de l'activité à laquelle il a voue une bonne part de sa vie.
[...] Certes, ils ont provoqué des catastrophes, mais ont heureusement échoué : On ne peut asservir l'esprit comme nous l'avons vu dans Fahrenheit 451 L'argent, les honneurs peuvent nous occuper, mais la compréhension du monde, de soi-même et d'autrui passe nécessairement par les livres. S'ils n'existaient pas, on mènerait une existence terne dépourvue de son nerf intime et nous serions sans doute incapables de trouver une réponse à la question fondamentale du sens. Aussi, la littérature paraît pleinement justifiée. Bibliographie Le travail du poète Roy, Claude (1915-1997) / Éd. Paroles d'aube / 1994 De l'"Utilité" de la littérature H. [...]
[...] Voltaire particulièrement lutte contre le fanatisme, l'intolérance et la superstition comme nous l'aurons vu dans Candide L'esprit des lumières sapera progressivement les voleurs de l'Ancien Régime et mènera à la Révolution et au souci d'une société plus juste. Conscient du pouvoir de la littérature, Victor Hugo attire l'attention de ses lecteurs sur le sort des misérables. Gide, Camus, Sartre, champions de la littérature engagée, se sont aussi impliqués dans les problèmes de leur temps ; ils ont tâché d'éclairer leurs contemporains et les poussent à se poser des questions sur le sens à donner à l'existence ? [...]
[...] La littérature nous offre en quelque sorte un terrain d'entraînement où les personnages de romans sont confrontés à des problèmes philosophiques, psychologiques, politiques et sociaux que nous rencontrerons nous aussi. Certains auteurs nous dévoilent même les aspects les plus noirs de l'âme humaine. Ainsi, Primo Levi nous entraîne dans l'univers atroce et déshumanisé du Lager où l'homme est un loup pour l'homme. Il nous force à la vigilance face aux visées mégalomaniaques de certains politiques pour conserver intactes nos valeurs démocratiques. Enfin, si la littérature était inutile, pourquoi tous les régimes totalitaires auraient-ils fait la chasse aux livres et aux intellectuels ? [...]
[...] Pour moi, l'imprimerie a été la plus fabuleuse des inventions, car elle a permis la diffusion du savoir et la multiplication des bibliothèques. A la Renaissance, elle a offert les œuvres des anciens à un public beaucoup plus large. Les valeurs de tolérance et d'ouverture d'esprit véhiculées par ces œuvres ont mis un terme au dogmatisme médiéval et ouvert la voie à l'humanisme : désormais l'homme est au centre des préoccupations et il va tâcher de trouver le bonheur sur la terre au milieu de ses semblables. [...]
[...] Dans un premier temps, je tâcherai d'imaginer ce qu'aurait pu être un monde sans littérature, puis je démontrerai comment les œuvres littéraires sont sources d'enrichissement intérieur et contribuent à faire de nous des hommes conscients, libres, heureux et des citoyens responsables. Sans récit, nous serions toujours des singes ! En effet, non seulement le langage articulé est le propre de l'homme, mais lui seul imagine, raconte et se raconte des histoires dont lui-même et ses semblables sont les protagonistes. Très jeunes, nous sommes bercés par les contes bien utiles, car ils nous apprennent à triompher des épreuves dont notre suite sera émaillée. Nous nous identifions par exemple au courageux Petit Poucet. [...]
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