Ce poème est extrait du recueil Destinée arbitraire, publié en 1975. C'est une oeuvre posthume car l'auteur, Robert Desnos, est mort le 8 juin 1945. Il est divisé en trois parties de temps ; ses oeuvres de 1919 à 1926, de 1930 à 1939, et de 1943 à 1945. Littérature appartient à la deuxième partie, intitulée Les nuits blanches. Desnos rejoint le mouvement littéraire le surréalisme en 1920, visant à libérer la création de toute contrainte et de toute logique. Il est possible donc que Littérature soit un manifeste qui exposerait les idées de ce mouvement. Desnos souhaite renouveler les contraintes, mais pour l'instant il garde celles de la poésie classique. En quoi l'utilisation des contraintes de la poésie classique lui permet-elle de réformer le genre ? (...)
[...] En effet, il suit une forme fixe, étant considéré comme la forme traditionnelle. Ainsi, le poème se compose de strophes comportant le même nombre de vers, de trois quatrains, eux-mêmes composés de vers réguliers, d'alexandrins. La césure de ces vers nobles se trouve à leur moitié. De plus, les rimes y sont croisées ; syllabes (v.5) rime avec arabe (v.7) et fourmi (v.6) rime avec ami (v.8). Comme tout poème, il joue également sur les sonorités. Plus particulièrement avec les allitérations en l aux vers et 5 et les assonances en ou au vers pour renforcer ses propos. [...]
[...] En effet, le poème ne comporte qu'un point de ponctuation au v.9, donnant lieu à une seule phrase ; ce qui va à l'encontre des règles de versification. On peut remarquer également que les expressions familières telles que les rêves à l'envers ainsi que les anciens mots comme folle qui voudrait dire fou sont inappropriés à la poésie classique. Celle-ci qui a pour coutume d'utiliser un langage correct et soutenu. De plus, le poète mêle le registre de langue familier et puis tant pis à la rime avec hargne et dépit (v.11), le registre de langue soutenu. [...]
[...] Littérature appartient à la deuxième partie, intitulée Les nuits blanches Desnos rejoint le mouvement littéraire le surréalisme en 1920, visant à libérer la création de toute contrainte et de toute logique. Il est possible donc que Littérature soit un manifeste qui exposerait les idées de ce mouvement. Desnos souhaite renouveler les contraintes, mais pour l'instant il garde celles de la poésie classique. En quoi l'utilisation des contraintes de la poésie classique lui permet-elle de réformer le genre ? Nous verrons donc, dans un premier temps, que le poète respecte les contraintes de la poésie classique. Puis nous analyserons le côté parodique et ironique de ce texte. [...]
[...] Tous ces clins d'œil ont pour but de faire passer un message aux lecteurs ; celui de réformer le genre. Robert Desnos revendique sa liberté de créer avec d'autres contraintes que celles utilisées depuis des siècles. D'une part, il prend la décision j'écrirai donc comme je parle Pour lui la musicalité définit le sens du poème et rend facultatif le recours à la ponctuation. Cette absence de ponctuation modifie la syntaxe et agace alors les grammairiens (v.10). De plus, cela détache davantage la grammaire poétique de la grammaire de la prose, composée de phrases ponctuées. [...]
[...] Finalement, Desnos ne supprime pas le travail sur la forme mais s'impose de nouvelles contraintes pour se permettre plus de liberté. Cela correspond à sa nouvelle science (v.12) poétique. Pour conclure, Robert Desnos avec son poème Littérature vient bousculer les contraintes de la poésie pour créer une nouvelle science poétique. Pour lui, il ne s'agit pas de les bannir mais d'en explorer de nouvelles afin de mieux exprimer ses sensations, ses idées, son message. Son opinion va alors donner lieu à un renouveau dans l'art poétique. [...]
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