Etude analytique de la fable de La Fontaine, La Lionne et l'Ourse.
[...] - la Lionne représente la tragédie. Elle n'est pas d'actualité, fermée sur elle-même. Elle ne se console pas et est en deuil permanent. Selon La Fontaine, la tragédie n'entend pas la vérité de la fable, qui est une vérité universelle. La leçon littéraire Avec la mise en scène du bestiaire, seule la fable peut éviter la censure et s'adresser aux grands en représentant une pléthore de classes sociales et de conditions, tant par les animaux en leur donnant des titres que par des hommes. [...]
[...] Par là même, il transforme la tristesse de la Lionne en une vétille sans importance. II- La quadruple leçon La leçon philosophique L'Ourse apparaît comme la voix de la sagesse, ayant un discours plus juste et pertinent que celui de la Reine des bois. Ici encore, et il s'agit là d'un clin d'œil du fabuliste à la fable 10 du livre Le Loup et l'Agneau, la raison du plus fort n'est pas toujours la meilleure. Le discours de l'Ourse et la moralité finale présentent plusieurs similitudes. [...]
[...] La Lionne se trouve dans l'incapacité d'échapper à sa propre logique. Elle se pose en victime tragique et ce drame atteint même ses voisins. Cette orientation du récit vers la tragédie est sciemment voulue par l'auteur qui donne ainsi une ampleur différente à sa fable, permettant une toute autre interprétation. La portée dramatique de la fable Le prétexte de la fable Assez rapidement, le récit, et donc l'auteur, prend ses distances avec la logique de la Lionne. La périphrase du vers la Reine des bois, permet ainsi de relativiser la tragédie de la mère et donne au texte une dimension politique. [...]
[...] Il sous-entend que la douleur des personnes importantes prime par le seul fait de leur importance : nul animal n'ose se plaindre du manque de sommeil et pas davantage quand une mère a été victime de la reine (vers 15, Si tant de mères se sont tues). La leçon politique exprime ainsi l'écrasement et le silence des minorités. La leçon idéologique L'Ourse argumente avec l'exemple d'autrui pour instruire la Lionne, mais celle-ci est prisonnière de sa vision. Il est évident que l'Ourse, commère de la Reine, n'existe pas en réalité, ni par la proximité ni même en tant qu'égale du monarque. Ainsi, La Fontaine nous signifie que la fable est la voix de la sagesse et de l'indépendance et tient donc le rôle de l'Ourse. [...]
[...] Conclusion Dans cette fable et plus que dans toute autre, La Fontaine accorde aux animaux une sensibilité et une intelligence qui leur permettent de crier leur souffrance ou tout simplement de parler, de raisonner. Elle critique l'égoïsme et annonce clairement la relativité de la douleur. Parfaite illustration de la société, non pas seulement de son temps mais aussi actuelle, La Lionne et l'Ourse se veut le porte-parole des plus faibles constamment abusés. Mais elle évoque aussi la lucidité, la gaieté et la sagesse, non pas de l'autorité, mais individuelle. [...]
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