Etude analytique de la fable de La Fontaine Le Lion s'en allant en guerre.
[...] L'allégorie du monarque éclairé Le texte présente une image du Lion qui contribue à former l'allégorie du pouvoir royal : - vers dans sa tête avait une entreprise : évoque la tête pensante de la monarchie - vers tint conseil de guerre, envoya ses Prévôts : prérogative du Roi - multiplicité des actes et des paroles rendant compte de sa grande aisance - vers 13 : le monarque impose sa volonté - vers 14 : appel à l'unité - enfin, la morale révèle le caractère prudent et sage du lion. Par ailleurs, il faut se rappeler que le Roi soleil a été loué par La Fontaine pour ses compétences militaires et que, à cette époque, la France dominait l'Europe. Cette fable est ainsi une représentation du pouvoir et plus particulièrement du pouvoir de Louis XIV, régnant à l'époque d'écriture des Fables. Le lion est une allégorie convenue pour représenter le roi, et La Fontaine l'utilise ici pour louer les actes et les succès de Louis XIV en Europe. [...]
[...] La fable Le Lion s'en allant en guerre est la fable 19 du livre V et met effectivement en scène plusieurs animaux. C'est l'humaniste italien du 15ème siècle, Lorenzo Bevilacque dit Abstémius, qui inspira La Fontaine. En effet, dans son recueil de cent fables latines, l' Hecamythion nous retrouvons une pièce intitulée L'Ane joueur de trompette et le Lièvre estafette qui traite d'un thème ô combien actuel : le départ en campagne des armées du roi Soleil, Louis XIV. La fable de La Fontaine est très courte, et traite d'une campagne militaire, organisée par le lion, à laquelle il rallie les autres animaux. [...]
[...] Tous furent du dessein : tous prirent leur part de responsabilité. Trompette : désigne celui qui joue de la trompette. De sens : sensées. É T U D E A N A L Y T I Q U E Introduction Comme le conte philosophique, la fable est un apologue. En effet, c'est un récit distrayant qui contient une morale, parfois implicite. Dans ses fables, le narrateur a le regard scientifique surplombant d'un zoologue ; cela donne l'impression qu'il domine, qu'il maîtrise les défauts humains et qu'il s'en amuse. [...]
[...] Cela ne s'applique pas seulement au roi, mais l'image du Lion de la fable est également une image de l'homme en général - ensuite, chaque être vivant a une fonction et chacun peut trouver son utilité dans un projet commun (ici, la guerre) - enfin, le conseil peut également rejoindre, en le généralisant, celui de la morale de la fable 11 du livre II, Le Lion et le Rat : On a souvent besoin d'un plus petit que soi. Conclusion Cette fable propose, à travers l'évocation d'un bestiaire varié et parfois fantaisiste, une allégorie du pouvoir royal. La Fontaine fait ainsi de Louis XIV, l'exemple du monarque éclairé. Mais il rappelle également que la marge avec le despotisme et la tyrannie n'est pas si grande. Enfin, par la gaieté, l'auteur rend sa morale moins amère et plus souriante. [...]
[...] Il sait se faire respecter comme monarque éclairé Ses sujets : -le Renard représente la perfidie et la ruse -le Singe représente la grimace et l'amusement -l'Âne représente la stupidité et l'entêtement -le Lièvre représente la lâcheté et la rapidité. Néanmoins, la diversité et la fantaisie du bestiaire confèrent à la fable une dimension humoristique. Une armée burlesque Il est évident que cette alliance, de contraires et d'animaux dissemblables, prête à sourire. Par exemple, on peut se demander comment faire marcher ensemble, pour une cause commune, un éléphant et un lièvre, sans qu'il ne l'écrase. [...]
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