L'argumentation de l'auteur se fait toujours par rapport à ce qu'il appelle « le royaume du chaos » pour désigner la scène internationale, idée assez pertinente aujourd'hui au vu de la multiplication de réseaux transnationaux et informels (...)
[...] En effet, pour la vision libérale, l'harmonie du système dépend de la forme politique des Etats, alors que le bon fonctionnement du système dépend en fait de la mise en place significative d'organisations et institutions internationales, allant au-delà des souverainetés étatiques. Cette contradiction, voire même ce blocage, permet d'expliquer le manque de cohésion et de cohérence dans les décisions des Nations-Unies, ce qui les discrédite chaque fois un peu plus. Conclusion L'article de Stanley Hoffman, bien qu'écrit il y a treize ans, est plus que jamais d'actualité. Le texte offre un panorama sur l'évolution de la société internationale et les défis qu'elle doit affronter, avec comme fil directeur, la constante contradiction entre interventionnisme et non- interventionnisme. [...]
[...] Le raisonnement de Stanley Hoffman Le dilemme de l'interventionnisme Cette question est présente tout au long du texte. On parle d'interventionnisme quand un Etat, ou une organisation, intervient dans un conflit entre deux parties (ex.ONU). L'interventionnisme peut aussi s'appliquer aux conflits internes à un pays, sous forme d'ingérence, généralement humanitaire, pour aider les populations civiles. Pour Stanley Hoffmann, la question est de savoir si l'impératif du respect des Droits de l'homme peut mener à l'usage de la force, au nom du droit d'ingérence et en dépit du principe de souveraineté. [...]
[...] Il ne faut donc pas s'étonner quand, de temps à autre, la démocratie ou l'autodétermination sont reléguées au second plan. L'auteur rappelle d'ailleurs, et à juste titre, que les gouvernements sont souvent plus actifs dans les organisations de coopération internationale qui relèvent du domaine de l'économie. La logique qui ressort de ce constat est que la libéralisation de l'économie est un préalable à la diffusion et à l'assimilation des valeurs politiques libérales, et non l'inverse. Mais la nouvelle économie mondiale est contraignante pour le pouvoir étatique et entraîne deux conséquences que le internationalisme libéral n'avait pas prévues (pp 175-176). [...]
[...] A la lecture de cet article, et au regard de l'évolution des événements depuis sa parution, on peut être tenté de dire que, non seulement le internationalisme libéral est en crise, mais qu'en plus il est mort. Mais Stanley Hoffmann considère que si les Etats-Unis, seule puissance hégémonique ayant les moyens d'agir unilatéralement sans le soutien de la communauté internationale, acceptent de se plier aux règles, il est possible que le internationalisme libéral puisse rebondir et prendre un nouvel élan. [...]
[...] Aujourd'hui, on constate que le raisonnement américain peut fonctionner dans l'autre sens : lorsque les Etats-Unis considèrent que leurs intérêts sont menacés, à court ou à long terme, ils sont prêts à s'engager dans un conflit armé, en dépit de l'avis de la communauté internationale (l'ONU), c'est le cas de l'intervention en Irak. Si les puissances occidentales tendent à imposer de moins en moins le respect des Droits de l'homme, c'est peut être aussi parce qu'eux mêmes ne le considèrent plus comme une priorité fondamentale, du moins dans les faits. Plus que les valeurs humanistes, l'économie tient une place centrale qui peut freiner l'intervention La mondialisation économique. [...]
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