Les liaisons dangereuses est un roman épistolaire polyphonique écrit par Pierre Choderlos de Laclos en 1782. Deux libertins, la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont usent de toutes les facéties pour manipuler et dominer autrui. Ce roman se donne alors à lire comme une fenêtre ouverte sur le libertinage de moeurs, dans la tradition de Crébillon fils.
Nous sommes au début du roman. Cécile de Volanges, jeune adolescente de quinze ans, vient de quitter le couvent pour épouser de Gercourt, trente-six ans, ancien amant de la Marquise de Merteuil, parente de Cécile. La Marquise de Merteuil décide de se venger en favorisant une intrigue amoureuse qui éveillera Cécile aux plaisirs de l'amour avant son mariage.
[...] De plus, le cadre de la scène une Nous avançons peu à peu dans la découverte puisqu'enfin Cécile nous renseigne sur l'acte charnel, la lettre pliée seulement ne demandant qu'à être ouverte L'interjection ah donne à l'écriture de Cécile un style emphatique qui ne coïncide pas avec son écriture enfantine et ses fautes de style. Cette discordance montre que Cécile est dans un entre deux : c'est encore une enfant mais ses sens la font basculer peu à peu vers la sensualité. C'est un personnage curieux qui ne demande qu'à découvrir le sentiment amoureux. Cet appel des sens lui portera d'ailleurs préjudice avec le vicomte de Valmont qui parviendra à la pervertir sans grand effort. [...]
[...] Cécile écrit comme les mots lui viennent, son style est naturel, voire même trop naturel et c'est d'ailleurs ce que madame de Merteuil lui reprochera à la lettre 104 : voyez donc à soigner davantage votre style. Vous écrivez toujours comme un enfant. Je vois bien d'où cela vient ; c'est que vous dites tout ce que vous pensez, et rien de ce que vous ne pensez pas La phrase suivante est une pure caricature de l'écriture enfantine de Cécile : Depuis, il est devenu si triste, mais si triste, si triste que ça me faisait de la peine ; et quand je lui demandais pourquoi, il me disait que non : mais je voyais bien que si La triple pronom démonstratif ça participe également à ce relâchement syntaxique puisqu'il est la anaphore de si triste accentue le pathétique au moyen de l'adverbe intensif si Le forme contractée de cela On observe par ailleurs une anacoluthe dans la phrase et syntaxique, quand elle est voulue par l'auteur, cherche à créer un effet de surprise. [...]
[...] Il s'agit de la cinquième lettre faisant intervenir ces deux personnages. Cécile raconte à son amie comment lui est parvenu une lettre de son maître de chant le Chevalier Danceny, et qu'elle fut sa réaction. On peut découper le texte en trois parties distinctes : tout d'abord, de la ligne 1 Ah ! ma Sophie à la ligne 17 cela me serrait le cœur Danceny, un personnage passif et puéril. Ensuite, de la ligne 17 après que nous eûmes fini de chanter à la ligne 27 tout ce qu'il me mande Cécile découvre la lettre de Danceny. [...]
[...] rend compte d'une certaine malice en ce sens qu'elle se complet à jouer avec les attentes de son roman, car au moyen de la lettre de Danceny, Cécile s'éveille à la sensualité. Elle apprivoise peu à peu ses sentiments qui lui étaient jusque-là inconnu. Elle perçoit la délicatesse de la situation mais pour autant continue à obéir à ses désirs. Ce personnage est donc voué à sa perte car elle est une proie bien facile pour Valmont qui n'en fera qu'une bouchée, et pour Merteuil qui lui prévoit un brillant avenir : elle est douce, facile, sans esprit et sans finesse, elle a pourtant une certaine fausseté naturelle [ ] qui réussira d'autant mieux que la figure offre l'image de la candeur et de l'ingénuité (lettre 38). [...]
[...] Enfin, la demande de Danceny fait naître entre les deux jeunes gens un secret : elle doit attendre d'être seule dans sa chambre la nuit pour jouer de la harpe. La connotation érotique est d'ailleurs ici à souligner. La demande formulée par le jeune homme est univoque et Cécile aurait dû aussitôt la naïveté de la jeune fille apparaît encore une fois ici : je ne me défiais de rien du tout Elle ne se doute pas du stratagème employé par le jeune homme. [...]
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