Un roman épistolaire est constitué d'un ensemble de lettres fictives ; ce genre existait déjà à l'antiquité avec Ovide, mais il s'est surtout développé au XVIIe avec Guilleragues et son expansion s'est prolongée dans le XVIIIe avec des auteurs tels que Montesquieu, Rousseau, ou encore De Laclos. Pour défendre une fausse vraisemblance, les écrivains se posent en simples « traducteur », « éditeur », mais aussi « rédacteur ».
Danceny écrit dans une lettre à la marquise de Merteuil : "Mais une lettre est le portrait de l'âme, elle se prête à tous nos mouvements : tour à tour elle s'anime, elle jouit, elle se repose." La missive adopte, tel un organisme vivant, les rythmes et les sentiments afin de transcrire pour le destinataire un état.
Mais ces caractéristiques s'étendent-elles à tous le roman épistolaire ? Nous nous demanderons donc si le roman épistolaire permet à la lettre de tracer avec vérité le portrait de son épistolier.
[...] Mais les libertins ne sont pas les seuls à user de cette tromperie, comme on pourrait s'y attendre. La dévote Madame de Tourvel s'exerce-elle aussi à l'art de la dissimulation : la personne allant du même côté que Monsieur de Valmont est en réalité envoyée par la présidente. A la lettre XI, elle s'exprime à ce sujet : Il y a bien quelques femmes aimables à la ronde ; mais il sort peu, excepté le matin, et alors il dit qu'il va à la chasse. [...]
[...] Dissertation sur le roman épistolaire A partir des Liaisons Dangereuses. Sujet : Danceny dans une lettre à la marquise de Merteuil : Mais une lettre est le portrait de l'âme, elle se prête à tous nos mouvements : tour à tour elle s'anime, elle jouit, elle se repose. Vous vous demanderez si une telle conception rend compte avec pertinence du fonctionnement du roman par lettre. Introduction : Une lettre est une situation de communication en l'absence d'un des interlocuteurs par le biais d'un écrit qui allie la spontanéité propre à l'oral et la grâce de l'écriture. [...]
[...] Une lettre où les mots sont pipés : L'imitation des écrits de la jeune ingénue montre avec quelle facilité les mots peuvent être manipulés. Les destinataires se multiplient (comme XLVIII), les épistoliers se déguisent derrière d'autres identités ; une toile complexe se met en place pour mettre en valeur la capacité d'écriture de certains, venant ainsi remplacer la correspondance de personnages devenus furtifs comme c'est le cas avec Danceny et Cécile. L'art du mensonge se développe chez les libertins par le biais des mots. [...]
[...] Se révèle alors un cri lancé contre les représentants même d'un comportement établi comme exemplaire. [...]
[...] Mais ces caractéristiques s'étendent-elles à tous le roman épistolaire ? Nous nous demanderons donc si le roman épistolaire permet à la lettre de tracer avec vérité le portrait de son épistolier ? Première partie : La lettre comme moyen d'expression : La lettre est un écrit personnel qui retrace l'émotion et la présence de son épistolier. Elle peut se contenter de se rendre compte d'un évènement, comme c'est le cas dans Les Liaisons Dangereuses à la lettre XXII : le récit fait est neutre et donc véritable comme l'explicite les mots il nous a rapporté que Le propos n'est que la transmission d'une information donnée par autrui. [...]
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