Si l'évocation première de sa future "proie" semble respectueuse, bien qu'ironique, reposant d'abord sur le rythme ternaire sa dévotion, son amour conjugal, ses principes austères (lignes 25-26) puis faisant intervenir le champ lexical de la religion (Une messe, ligne 33 ; aux Pauvres, ligne 34 ; des prières, ligne 34 ; de pieux entretiens, ligne 35 ; Ange, ligne 36 ...), le langage de Valmont affiche une misogynie certaine avec (...)
[...] Je lui en prépare de plus efficaces. Mon bon Ange m'a conduit ici, pour son bonheur et pour le mien. Insensé ! je regrettais vingt-quatre heures que je sacrifiais à des égards d'usage. Combien on me punirait, en me forçant de retourner à Paris ! Heureusement il faut être quatre pour jouer au Wisk ; et comme il n'y a ici que le Curé 40 du lieu, mon éternelle tante m'a beaucoup pressé de lui sacrifier quelques jours. Vous devinez que j'ai consenti. [...]
[...] - la sacralisation du libertinage. La totalité de la lettre est parcourue par une sorte d'évangélisation du libertinage. Elle repose sur toutes les majuscules qui honorent ce mode de vie (ce Dieu-là, Œuvres, la Patronne, ligne 12 ; un Saint, ligne 13 ; Mon bon Ange, ligne la composition de la couronne de Valmont : le myrte ou le laurier (lignes 22-23), sans omettre les nombreuses allusions comme par exemple conquérir est notre destin (ligne nous prêchons la foi chacun de notre côté (ligne 10) ou encore vous avez fait plus de prosélytes que moi (ligne 11). [...]
[...] J'ai dans ce moment un sentiment de reconnaissance pour les femmes faciles, qui m'amène naturellement à vos pieds. Je m'y prosterne pour obtenir mon pardon, et j'y finis cette trop longue Lettre. Adieu, ma très belle amie : sans rancune. Du Château de août 17**. Laclos, Les Liaisons dangereuses, Lettre IV. Prosélytes : initialement personne nouvellement convertie à une religion ; ici : personne conquise par la marquise Ces deux vers de La Fontaine achèvent l'Épitre dédicatoire à Monsieur le Dauphin. [...]
[...] Au début du roman, deux actions autonomes vont être engagées, qui coïncideront chacune avec un lieu géographique différent. La première répond aux vœux de la marquise de Merteuil, qui exhorte son complice, le vicomte de Valmont, à séduire l'innocente Cécile Volanges au sortir du couvent. La seconde action romanesque tient au projet personnel de Valmont, qui désire prouver sa maîtrise libertine, en séduisant une femme mariée connue pour sa vertu et sa dévotion, la Présidente de Tourvel. La Lettre IV permet à Valmont de rendre compte de cette entreprise personnelle en même temps qu'il fait part à la marquise de son refus de séduire Cécile Volanges. [...]
[...] Il manifeste ainsi son désir de possession physique. II- Le discours d'un libertin La misogynie Si l'évocation première de sa future proie semble respectueuse, bien qu'ironique, reposant d'abord sur le rythme ternaire sa dévotion, son amour conjugal, ses principes austères (lignes 25-26) puis faisant intervenir le champ lexical de la religion (Une messe, ligne 33 ; aux Pauvres, ligne 34 ; des prières, ligne 34 ; de pieux entretiens, ligne 35 ; Ange, ligne 36 le langage de Valmont affiche une misogynie certaine avec : - le vocabulaire péjoratif évoquant Cécile de Volanges Il insiste ainsi sur son ignorance (une jeune fille qui n'a rien vu, ne connaît rien, ligne sa candeur (qui, pour ainsi dire, me serait livrée sans défense, lignes 18-19) et son inexpérience (qu'un premier hommage ne manquera pas d'enivrer et que la curiosité mènera peut-être plus vite que l'amour, lignes 19-20). [...]
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