Au début du roman, deux actions autonomes vont être engagées, qui coïncideront chacune avec un lieu géographique différent. La première répond aux voeux de la marquise de Merteuil, qui exhorte son complice, le vicomte de Valmont, à séduire l'innocente Cécile Volanges au sortir du couvent. La seconde action romanesque tient au projet personnel de Valmont, qui désire prouver sa maîtrise libertine, en séduisant une femme mariée connue pour sa vertu et sa dévotion, la Présidente de Tourvel.
La Lettre LXVII marque l'évolution de cette seconde action. Objet d'une cour de plus en plus pressante de Valmont, Mme de Tourvel tente de s'y défendre des assauts du séducteur, en se réfugiant derrière l'amitié (...)
[...] Cependant, malgré cette apparente résolution, le lecteur perçoit bien la faiblesse de la Présidente. II- L'intériorité de la passion et de la raison À plusieurs occasions, cette lettre témoigne de la lutte intérieure opposant la passion et la raison que vit Mme de Tourvel. Elle se révèle par : - un jeu de contradictions En effet, elle avoue avoir une conduite paradoxale avec l'adverbe Cependant (ligne qui répond aux tournures d'opposition : pourtant et quand vous faites tout . (ligne 8). [...]
[...] La Lettre LXVII marque l'évolution de cette seconde action. Objet d'une cour de plus en plus pressante de Valmont, Mme de Tourvel tente de s'y défendre des assauts du séducteur, en se réfugiant derrière l'amitié. Une lettre oralisée Une lettre de réponse presque orale Cette lettre de la Présidente présente toutes les caractéristiques d'une réponse à caractère oral : - une lettre de réponse à Valmont Mme de Tourvel est bien la rédactrice de ce courrier, reprenant des citations de la lettre de Valmont comme Je vous ai permis de m'écrire, dites-vous ? [...]
[...] Assaillie par le doute, Mme de Tourvel est en train de céder à la séduction de Valmont. Implicitement, elle lui demande de la délivrer d'elle-même et de la libérer de ses contradictions. Elle lui propose ainsi l'amitié, sentiment qui avec un libertin se révèlera être une arme à double tranchant, une liaison dangereuse. III- L'ambiguïté de l'amitié au XVIIIème siècle La dualité du sentiment À l'époque de Laclos, l'amitié renvoie à des relations d'amour vertueux et d'amour charnel, et le lecteur sait parfaitement qu'une telle relation entre un homme et une femme est ambiguë, toujours susceptible d'évoluer vers l'amour. [...]
[...] Une argumentation maladroite Tout d'abord, cette lettre laisse apparaître un certain désordre du style, signe flagrant de l'amour. Au-delà d'une lettre argumentative, elle se révèle être avant tout une lettre d'amour. D'ailleurs, Valmont l'a bien compris et s'en vantera auprès de Mme de Merteuil. De plus, l'argument suggérant l'amitié à la place de l'amour est particulièrement maladroit à cette époque car Valmont est un roué, athée et immoral. Proposer de réaliser le mythe de l'amour vertueux à un libertin ne saurait évidemment pas le convaincre, et encore moins le satisfaire. [...]
[...] Je ne veux pas le croire : cette idée humiliante me révolterait, m'éloignerait de vous sans retour. En vous offrant mon amitié, Monsieur, je vous donne tout ce qui est à moi, tout ce 20 dont je puis disposer. Que pouvez-vous désirer davantage ? Pour me livrer à ce sentiment si doux, si bien fait pour mon cœur, je n'attends que votre aveu ; et la parole que j'exige de vous, que cette amitié suffira à votre bonheur. J'oublierai tout ce qu'on a pu me dire ; je me reposerai sur vous du soin de justifier mon choix. [...]
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