Le libertinage au XVIIIème siècle – incarné ici par la Marquise de Merteuil et par le Vicomte de Valmont – est un mode de vie particulier, mêlant manipulation, défi et cruauté. Le libertin est quelqu'un d'hypocrite, il bannit de sa conduite tout ce qui est sentiment sincère. Il doit garder une maîtrise parfaite de lui-même. Dans l'extrait de la lettre 133, le Vicomte de Valmont justifie, à la Marquise de Merteuil, le temps et l'intensité de l'attention qu'il accorde à la Présidente de Tourvel. Une intensité qu'il définit comme étant son « observation » (ligne ). Dans l'extrait de la lettre 134, la Marquise de Merteuil accuse le Vicomte en lui révélant l'amour – qu'il lui cache et qu'il se cache à lui-même – qu'il a pour la Présidente. Le Vicomte de Valmont serait donc épris de la Présidente de Tourvel, or ce sentiment est un sentiment interdit, puisque sincère, chez le libertin. Le Vicomte remet ainsi en question son rôle de libertin, tout comme la Marquise dans une moindre mesure. Le libertin est-il un être supérieur à tous les êtres humains, capable d'une maîtrise totale de soi, ou alors est-ce une forme d'être utopique impossible dans l'absolu ? Autrement dit, Valmont et la Marquise de Merteuil ne sont-ils simplement pas dignes du titre de libertin ou alors est-ce impossible pour eux, et pour tout autre être humain d'atteindre le stade parfait du libertin ? Dans un premier temps, il sera question d'un portrait général du libertin. Dans ces deux extraits, l'aspect du libertin qui ressort le plus est celui du libertin manipulateur, tous les personnages manipulent et la plupart sont manipulés. Dans un second temps, il s'agira donc d'une étude de toutes les manipulations présentes ou évoquées dans ces deux extraits. Pour finir, il s'agira d'une nuance dans les actions des deux libertins. De vrais sentiments ressortent de leurs actes et paroles. Le masque du libertin ne parvient plus ici à dissimuler les sentiments sincères qu'ils s'interdisent en tant que libertins.
[...] Il parle d'elle d'une manière élogieuse, alors qu'il devrait avoir un discours bien plus technique, comme il parlerait d'un outil, puisqu'il voudrait la définir comme étant un objet d'étude et rien de plus. La Marquise de Merteuil elle aussi n'est pas une libertine dans l'absolu du terme, étant donné que le lecteur peut deviner certains de ses sentiments. Les sentiments de la Marquise apparaissent moins que ceux du Vicomte étant donné, qu'il n'y a aucun personnage dans le texte pour le lui démontrer. [...]
[...] Le libertin est un être calculateur, tous ses actes et paroles doivent être réfléchis. Il utilise les autres êtres humains comme des outils pour parvenir à ce qu'il veut, il les influence dans la direction de son souhait. Pour ce faire le libertin doit avoir une capacité de manipulation importante. Dans ces deux extraits, c'est le trait de caractère qui ressort le plus. Dans la lettre du Vicomte à la Marquise, le Vicomte explique à la Marquise les raisons qui le pousse à s'intéresser plus particulièrement à la Présidente. [...]
[...] Le libertin doit avoir une totale maîtrise de lui-même, afin de pouvoir asseoir sa domination sur les autres. Le libertin ne doit être qu'apparence pour réussir, le véritable fond de sa personne ne doit jamais transparaître. Le libertin se caractérise également par l'étude effectuée sur les autres êtres humains. Pour les libertins, il s'agira de cible féminine et pour les libertines, il s'agira de cible masculine. Il étudie les autres êtres humains afin de se perfectionner dans l'art de la séduction, et afin de pouvoir collectionner plus facilement les conquêtes à l'aide de cette expérience. [...]
[...] Les Liaisons Dangereuses de Laclos, extraits des lettres 133 et 134 Le libertinage au XVIIIème siècle incarné ici par la Marquise de Merteuil et par le Vicomte de Valmont est un mode de vie particulier, mêlant manipulation, défi et cruauté. Le libertin est quelqu'un d'hypocrite, il bannit de sa conduite tout ce qui est sentiment sincère. Il doit garder une maîtrise parfaite de lui-même. Dans l'extrait de la lettre 133, le Vicomte de Valmont justifie, à la Marquise de Merteuil, le temps et l'intensité de l'attention qu'il accorde à la Présidente de Tourvel. [...]
[...] Le Vicomte manipule la Marquise avec l'aide de l'argumentation, il est donc possible que le Vicomte croit en la véridicité de ses arguments. Ainsi dans le cas où le Vicomte n'ait pas réalisé son amour pour la Présidente, il est possible qu'il manipule la Marquise dans l'unique but de lui exposer ce qu'il croit être vrai. Son but étant que la Marquise cesse de l'accuser de trahir ses convictions de libertins, pour lui faire admettre que ce n'est pas l'amour qui le motive mais bien l'étude d'un cas particulier. [...]
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