Les liaisons dangereuses - Choderlos de Laclos : la femme sociale, sexisme et injustices

Thèmes abordés

Choderlos de Laclos, liaisons dangereuses, mariage, éducation, sexisme, libertinage, condition féminine

Résumé du document

Choderlos de Laclos présente dans son œuvre les différentes sortes de femmes présentent dans la société du 18e siècle :
- Cécile incarne la jeune fille à marier,
- Madame de Tourvel représente l'épouse fidèle et dévote,
- Mme de Volanges, la femme mariée mais surtout la mère,
- Mme de Rosemonde, la femme âgée, respectée pour sa sagesse,
- La Marquise de Merteuil, représente la libertine et possède un statut social singulier.
Sont alors représentées dans l'œuvre de Laclos, les 5 types de femmes que l'on retrouve dans la société aristocratique.
Laclos va donc utiliser les portraits et les existences de ces 5 femmes, pour dénoncer la condition féminine au 18e siècle et révéler au grand jour les inégalités dont elles sont les victimes.

Extraits

[...] Les femmes sont alors exposées au quotidien au risque du blâme de la société dans laquelle elles évoluent et qui est leur principal bourreau. Le mariage, autre injustice de l'époque Cécile, tout comme Madame de Tourvel quelques années auparavant est l'objet d'un mariage dit de convenance très courant à l'époque. Ces mariages sont le destin qui attend les jeunes femmes, comme le rappelle Cécile, citant sa mère : Cependant, Maman m'a dit si souvent qu'une demoiselle devait rester au couvent jusqu'à ce qu'elle se mariât Par la suite, Cécile évoque son dégout à l'égard de ces unions de convenance : Mais d'abord il est vieux ! [...]

[...] Laclos va donc utiliser les portraits et les existences de ces 5 femmes, pour dénoncer la condition féminine au 18e siècle et révéler au grand jour les inégalités dont elles sont les victimes. I. L'éducation : Une des premières forme d'inégalité sociale entre hommes et femmes au 18e siècle réside dans la différence entre l'éducation des jeunes filles et celles des jeunes garçons : Cécile Volanges et Madame de Tourvel ont été élevées au couvent ; là elles ont reçu une éducation essentiellement morale et religieuse qui leur a apprit à obéir sans comprendre. Il suffit de constater la gaucherie et la naïveté de Cécile à la sortie du couvent. [...]

[...] La réputation des femmes Une autre inégalité flagrante est que la société du roman de Laclos n'a pas les memes attentes vis-à-vis des hommes et des femmes : L'injustice est grande car la société favorise le plaisir de l'homme et condamne celui des femmes pour lesquelles la moindre imprudence peut briser une réputation. On le voit bien dans l'affaire Prévan et Mme de Merteuil : Mme de Merteuil ne peut pas se glorifier publiquement d'avoir eu Prévan, elle ne peut que se glorifier de sa soi-disant vertu qui a été un rempart contre les assauts de ce dernier. [...]

[...] Conclusion : Le roman de Choderlos de Laclos est une réelle dénonciation de la position de la femme sociale de l'époque ; la liberté d'expression est réduite et la misogynie ambiante les étouffent pour mieux les contrôler. Parler de roman féministe pour le 18e siècle relèverait de l'anachronisme mais il est clair que l'œuvre de Lacos participe grandement à une prise de conscience de la condition et de la psychologie féminine. En peignant le portrait de ces 5 femmes femmes différentes mais réunies autour du même statut social, l'auteur lève le voile sur ces injustices que la morale encourage et que l'on préfère taire. [...]

[...] (Cette déclaration se fait d'ailleurs à l'occasion d'une prise de conscience de Mme de Volanges, qui se demande si finalement, il ne vaut pas mieux annuler le mariage avec Gercourt.) Laclos dénonce alors ici une autre injustice dont sont victimes les femmes de l'époque et permet enfin de mettre en avant les sentiments de ces épouses à en devenir, forcées par la morale et la coutume à un destin qui ne leur appartient plus. Le mariage est sans doute le meilleur exemple pour illustrer le manque de libre-arbitre et la soumission de la gente féminine à une société qui fait d'elles de tristes pantins. [...]