Cette lettre est la dernière du roman des « Liaisons dangereuses » de Laclos, qui s'achève ainsi en hiver (« 14 janvier 17** »). Il s'agit d'un épilogue, même si le sort de certains personnages est déjà réglé avant celui-ci : Valmont et la présidente de Tourvel sont décédés. Cette correspondance entre les deux personnages féminins observateurs et acteurs de la tragédie a pour but de former la conclusion de ce qui s'est déroulé autour d'elles.
[...] La marquise de Merteuil peut se reconstruire ailleurs, elle en a les moyens ! La morale est venue trop tard. Le titre de l'œuvre est repris dans la lettre pour évoquer les méfaits d'une liaison dangereuse (l.43) qui devrait entraîner une leçon. Or, Volanges utilise le conditionnel présent, dont la valeur d'incertitude vient annihiler l'enseignement. [...]
[...] Pour corroborer ses dires et leur donner du crédit, Madame de Volanges a recours au discours direct, celui du Marquis de (l.9). Elle se fait l'écho de rumeurs pour commenter et rapporter les réactions du public. Exprimant initialement son avis personnel par le biais de l'expression J'avais bien raison les propos du Marquis tout au long du troisième paragraphe viennent confirmer l'opinion de Volanges. Le champ lexical de la tragédie est fortement développé alors, on éprouve à la fois de l'indignation et de la pitié, deux réactions caractéristiques de ce registre. [...]
[...] On évoque ici le châtiment des coupables, l'horreur des événements est soulignée par le vocabulaire de la tragédie : sacrifice (l.32), fatalité (l.40), malheurs (l.52) La ponctuation assez forte s'accorde avec cette tragédienne, le lecteur a l'impression que Volanges est coupable et n'a pu rien faire, il se retrouve dans une profonde catharsis. Tous les personnages qui ont fauté quittent la scène mondaine et libertine. Ce châtiment est discutable (et pas forcément équitable), et la morale, peu définie. Entre Madame de Volanges et Cécile, c'est la mère qui est la plus punie : elle subit les événements, on la retrouve souvent complément d'objet dans le récit, rarement sujet. Elle porte la faute. Cécile et Danceny ont, eux, fait un choix : ils sont sujets des phrases, libres de leurs sorts. [...]
[...] Cet aspect prend plus de place que la critique physique. Le procès est développé dans la lettre car il concourt à la disparition sociale de la Marquise : c'est une mort sociale. On parle de la Marquise au singulier en l'opposant à la collectivité et ses pluriels. Les deux termes disgrâces (l.13) et torts (l.16) sont les conséquences du comportement de Merteuil : celle-ci finit par fuir et voler (la disgrâce évoquant la perte du procès). En clair, ce sont cinq paragraphes la moitié de la lettre qui sont consacrés à Madame de Merteuil. [...]
[...] Les liaisons dangereuses, lettre CLXXV De Mme de Volanges à Mme de Rosemonde. De Le sort de madame Merteuil (l.1) à pour nous en consoler. (l.53) Cette lettre est la dernière du roman des Liaisons Dangereuses de Laclos, qui s'achève ainsi en hiver 14 janvier Il s'agit d'un épilogue, même si le sort de certains personnages est déjà réglé avant celui-ci : Valmont et la présidente de Tourvel sont décédés. Cette correspondance entre les deux personnages féminins observateurs et acteurs de la tragédie a pour but de former la conclusion de ce qui s'est déroulé autour d'elles, d'en faire une rétrospective. [...]
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