Lettres du plat pays, Jean-Luc Outers, Kristien Hemmerechts, langue française, néerlandais, frontière linguistique
Pour Lettres du plat pays de Jean-Luc Outers et Kristien Hemmerechts, j'aurais pris plaisir à réaliser un commentaire de style, cependant, la forme même de l'œuvre, la correspondance, me gênait un peu. En effet, les thèmes n'étant évoqués que par bribes, j'aurais du découper plusieurs passages afin d'obtenir un texte suffisamment conséquent pour le commenter. J'ai donc choisi d'étudier cette œuvre comme je l'étudierais avec un public d'étudiants, c'est à dire en commentant des petits extraits ou propos de manière isolée, mais tout en tachant des les regrouper par thèmes.
[...] Le mouvement flamand s'oppose radicalement au principe d'une frontière évolutive; la frontière linguistique est définitivement fixée par les lois de 1962 et 1963, lois votées dans un Parlement où les députés flamands représentent une majorité écrasante. Cette controverse alimente la querelle linguistique en Belgique depuis plus de 45 ans. Présentation de l'œuvre et de ses auteurs. Dans Lettres du plat pays, on traitera moins de la cohabitation d'un auteur avec la langue française que de la cohabitation de deux langues dans un même pays. [...]
[...] Je ne connais tout bonnement pas assez de mots ( Je trouve que le français est une langue magnifique, mais pas facile. Peut- être est-ce la conscience que je risque constamment de faire des fautes qui me paralyse? K.H. paraît avoir de solides bases en français, puisqu'elle affirme avoir conversé avec J-L.O. dans cette langue; mais ici, et comme c'est le cas pour beaucoup d'auteur étrangers de littérature francophone, la langue française est vu comme une contrainte. En effet, quand l'écrivain étranger choisit la langue française comme langue de composition, il se retrouve face à des contraintes, des règles auxquelles il doit se soumettre, les règles de la syntaxe, de la grammaire, de l'orthographe . [...]
[...] Réflexion sur la langue par Jean-Luc Outers Page 30, Les mots n'ont pas le même sens dans chaque langue. C'est pour ça qu'ils sont parfois intraduisibles. Il faudra qu'on en reparle. Le néerlandais m'a toujours paru une langue étrange. On juge bien sûr toute langue étrangère par rapport à sa langue maternelle qui reste une sorte de référence puisque c'est à travers elle qu'on parle, qu'on nomme le monde. ( ) C'est peut-être au travers de la littérature qu'une langue révèle sa beauté parce qu'un écrivain invente sa propre langue, lutte contre elle pour tenter d'exprimer sa pensée. [...]
[...] Au début, cela est impossible car l'automatisme de penser dans sa langue maternelle est inévitable; il faut un gros effort et de la concentration pour se plonger complètement dans une langue, mais dès le moment où l'on parvient à penser dans l'autre langue, on peut dire que l'on a passé un certain cap, la communication ne peut être que plus fluide, et à la fin, ce nouvel automatisme devient inconscient. Enfin, le rapport entre langue et littérature évoqué par Jean Luc est intéressant. [...]
[...] En 2008, le prix Rossel des Jeunes lui est accordé pour son dernier roman, Le voyage de Luca. Née en 1955 à Bruxelles, Kristien Hemmerechts vit aujourd'hui à Anvers. Après avoir étudié la philologie germanique, sa carrière d'auteur de fiction débute avec trois nouvelles écrites en anglais. Elle publie ensuite en langue néerlandaise nouvelles et romans qui connaissent un immense succès, comme Een zuil van zout en 1987, Anatomie d'un divorce (1999) ou encore Le jardin des innocents (2005) (traductions françaises). [...]
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