Lettres Persanes, Lettre 64, Montesquieu, pouvoir despotique, système du sérail, eunuque, lettre polémique, asservissement de la femme, commentaire
Les Lettres Persanes est un roman épistolaire publié anonymement en 1721, qui a été entrepris secrètement en 1717. Il y dépeint d'un oeil faussement naïf les moeurs de vie des Français, à travers le regard d'étrangers afin d'échapper à la censure. C'est un livre très critique.
Cette lettre 64 est écrite par le chef des eunuques. Nous nous demanderons en quoi cette lettre permet au lecteur de remettre en question le pouvoir despotique. Dans un premier temps, nous verrons comment l'eunuque justifie le système du sérail, avant de voir en quoi cette lettre est polémique.
[...] Il a donc souffert de ce sacrifice. La synecdoque de l'oreille et de la confiance (l.11) est redondant. Il consolide le tout avec l'argument sur les faits, l'exemple du sérail qui fonctionne bien. L'hyperbole de la ligne 12 est positive, et souligne à quel point ce sérail est un lieu remarquable. Des lignes 14 à 19, il nous montre le train de vie monotone, le règlement dur du sérail, la soumission des femmes du sérail, à travers l'énumération et les phrases juxtaposées, longues, qui forment un rythme binaire, avec la répétition de certains termes, comme même heure (l. [...]
[...] Il offre lui aussi un regard critique du monde contemporain. On sait dans la suite du texte qu'Usbek répond d'abord à ses femmes, il y a donc une contradiction entre l'autorité dite et voulue. [...]
[...] Le personnage œuvre sournoisement pour arriver à ses fins. Richelieu, Mazarin ont été ses conseillers parfois problématiques, et la question du pouvoir est étroitement liée à la question de la femme niée dans le monde oriental, renvoyant à une cour assujettie en Occident. La femme est réduite en esclavage, cela doit nous conduire à réfléchir, c'est le but de Montesquieu. On peut associer ce texte à ceux des moralistes du XVII, comme La Bruyères avec ses Caractères, portraits permettant d'éclairer l'actualité de son siècle. [...]
[...] C'est une vision révoltante pour le lecteur. On a une accumulation de termes, sur le visage, les actions, les paroles, qui sont réglées minutieusement, associées à des superlatifs qui montrent que la contrainte va le plus loin possible, plus respecté action les plus cachées paroles les plus secrètes et l'omniprésence de l'eunuque. Elles n'ont aucune liberté d'action : l'eunuque y appelait qui il voulait On peut aussi remarquer que les seuls sujets des verbes sont masculins. Tout ceci est valorisé par le superlatif le mieux réglé , qui représente le monde rêvé des hommes, une perfection à atteindre. [...]
[...] On peut voir des modalités interrogatives, Veux-tu et impératives Laisses-moi (l.39). Il est très convaincant et persuasif, et défend bien sa thèse, qui est de juguler la révolte des femmes du sérail. On relève donc le champ lexical de la contrainte et de l'autorité : joug façonnerais lasserais impérieuse (l.6). Il veut gouverner par la violence, comme on peut le voir grâce à certaines métaphores : façonner est d'abord utilisé pour les artisans, les sculptures, on comprend donc que la femme est un objet. [...]
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