Les Lettres persanes, œuvre épistolaire de Montesquieu publiée en 1721, racontent le voyage à Paris de deux Persans, Usbek et Rica. Leur séjour, qui dure huit années, est pour eux l'occasion d'observer la société et le mode de vie des Français, leurs coutumes, leurs traditions religieuses ou politiques, et d'en faire le rapport à leurs interlocuteurs restés en Perse. Ici, il est question des lettres XI à XIV, quatre lettres qu'Usbek adresse à Mirza tentant de répondre à sa question : l'homme est-il plus «heureux par les plaisirs et les satisfactions des sens ou par la pratique de la vertu » ? Usbek conte alors l'histoire du peuple des Troglodytes pour imager sa thèse.
[...] L'idée de vertu est à nouveau évoquée (l.27). Comme le sous-entend le narrateur, celle-ci n'est pas un exercice pénible (l.29), mais une qualité inhérente à l'homme qui lui permet sa propre charité, son propre bonheur (l.30). On trouve également l'idée de naïveté (l.48), d' innocence (l.75). Un peuple heureux serait donc un peuple simplement prêt à donner [son] cœur et [ ] le recevoir (l.49). L'idée de vivre en symbiose avec la nature est aussi évoquée par l'occurrence champêtre (l.46 ; 74). [...]
[...] Dans un troisième temps, on assiste à l'association de deux Troglodytes qui dérobent une terre à un autre, association qui fonctionne puisqu'ils réussissent à vivre confortablement, jusqu'à que l'un trop avare, conduise à sa perte. Une fois encore, on assiste à la perte des individus par leur inhumanité. La quatrième histoire met avant le même défaut qu'est l'avarice. La dernière histoire relate la disparition du peuple Troglodytes dû à leur inhumanité et leur iniquité (l.44 ; 45). Cette seconde partie montre qu'un peuple ne peut vivre dans l'inhumanité ni l'iniquité s'il a pour objectif la perpétuation de l'espèce et son bonheur. Ce début d'histoire est donc une contre-utopie. [...]
[...] Ce régime contrairement aux deux autres et choisit avec intelligence et non pas pour canaliser la méchanceté naturelle [des Troglodytes]» (l. 21). En effet, les Troglodytes vertueux prennent la décision de conférer le pouvoir a quelque de juste le superlatif le plus (l.4) accentue la droiture de l'élu. Le délégué est aussi l'emblème de la sagesse puisque désigné sous le terme de vieillard vénérable (l.5) accentuant une fois encore son aspect juste et vertueux, d'ailleurs on dit de lui qu'il a une longue vertu (l.6). [...]
[...] Le sage représente très certainement les pensées de Montesquieu. Pour conclure nous pouvons affirmer que la liberté est vue comme une valeur indispensable la perpétuation d'un peuple sa vertu et son bonheur. Cet apologue conté par Usbek tend à montrer que seule la vertu peut conduire à la félicité d'un peuple et donc celle de l‘individu. En contant une contre-utopie, société où le peuple s'avère dur, avare, insensible, individualiste, indifférent, inhumain, Usbek accentue les qualités requises pour la création d'une réelle utopie comme la prévenance de tout individu envers les siens. [...]
[...] Les Lettres persanes - Montesquieu: étude des lettres XI à XIV Les Lettres persanes, œuvre épistolaire de Montesquieu publiée en 1721, racontent le voyage à Paris de deux Persans, Usbek et Rica. Leur séjour, qui dure huit années, est pour eux l'occasion d'observer la société et le mode de vie des Français, leurs coutumes, leurs traditions religieuses ou politiques, et d'en faire le rapport à leurs interlocuteurs restés en Perse. Ici, il est question des lettres XI à XIV, quatre lettres qu'Usbek adresse à Mirza tentant de répondre à sa question : l'homme est-il plus «heureux par les plaisirs et les satisfactions des sens ou par la pratique de la vertu ? [...]
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