Les Lettres persanes, roman épistolaire de Montesquieu publiée en 1721, racontent le voyage à Paris de deux Persans, Usbek et Rica. Leur séjour, qui dure huit années, est pour eux l'occasion d'observer la société et le mode de vie des Français, leurs coutumes, leurs traditions religieuses ou politiques, et d'en faire le rapport à leurs interlocuteurs restés en Perse. Ici, il est question de la lettre XXIV, lettre que le jeune Rica adresse à Ibben contant ses premières impressions de Paris.
[...] Dans cette quatrième partie, nous verrons comment Rika dénonce les abus de la religion. Nous avons vu précédemment que le roi était vu comme un grand magicien, et bien nous apprenons qu'il y en a plus fort (l.73), le superlatif accentuant la puissance du magicien qui n'est autre que le Pape (l.75). Rika dénonçait déjà les abus de pouvoir du monarque qu'il qualifié de magicien. En utilisant le même terme puis le superlatif, il dénonce les abus de la religion plus manipulatrice encore. [...]
[...] Dans un second temps, on apprendre que Rika réside à Paris depuis un mois (l.1 ; 12). De plus, il dit les Français (l.15) ce qui permet de mettre un écart entre lui et les français, il montre ainsi qu'il n'appartient pas à cet ensemble, en revanche il utilise l'adjectif possessif nos (l.16) en parlant de ses chameaux, ce qui permet à l'inverse de s'insérer dans cet ensemble, soit les persans et de nouveau on note ses origines étrangères. Il affirme, également qu'il ne connaît pas à fond [les] mœurs et les coutumes européennes (l.30) ce qui le place à l'extérieur de cet ensemble ; ensemble européen. [...]
[...] Rika montre cet abus de pouvoir tout comme la crédulité du peuple. Par ironie, il ajoute que croire devient une habitude (l.79), qu'il faut s'exercer (l.80), essayant très certainement de trouver une excuse à une telle crédulité. Il montre aussi que l'Eglise peut utiliser la violence pour atteindre ses fins : et voulu obligé sous de grandes peines (l.81).Il dénonce ensuite la Constitution (l.81) mise en vigueur par la religion et son absurdité, en effet la Constitution renferme des propos machisme empêchant ainsi les femmes d'entrer au Paradis (l.101) créant ainsi la révolution de tout un peuple (l.88), révoltes rappelant la Révolution de 1789, soixante-dix ans plus tard. [...]
[...] Les mœurs sont révélées comme absurdes, on dénonce tout d'abord la frénésie stérile des Parisiens. Puis l'abus de pouvoir du monarque qui fait la guerre sans fond n'utilisant comme monnaie que la vanité et la crédulité du peuple. Enfin, cette lettre dénonce l'abus de pouvoir des instances religieuses qui utilisent crédulité et violence pour asservir ses croyances au peuple, laissant celui-ci dans le fléau des révoltes. Pour finir, nous pouvons ajouter que cette lettre est représentative de l'œuvre, puisqu'on retrouve l'étonnement de l'étranger et la critique de la société européenne. [...]
[...] Usbek dénonce ici la cupidité des hommes. Il montre qu'ils donnent plus de valeurs à la vanité qu'à la véritable richesse ce qui accrédite leur absurdité. Rica accentue son témoignage en montrant que titre d'honneur (l.58) et orgueil humain (l.59) peuvent acheter toutes sortes de choses comme des flottes, équipées (l.59). Dans un second temps, c'est les guerres qui sont dénoncées, en effet Rica montre que des guerres sont entreprises sans le moindre fond (l.57). Dans un troisième temps, Rica accuse les hommes de crédulité. [...]
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