Lettres persanes, Montesquieu, réquisitoire, roi, pape, religion chrétienne
Tout comme l'ensemble de l'oeuvre, cette lettre est marquée par la satire. Une satire fortement camouflée. Il est question dans cet extrait, de deux grandes puissances: le roi et le pape. Or, jamais Rica ne citera le nom de Louis XIV (Il ne sera désigné que par des périphrases). Au-delà d'une protection contre la censure, c'est cette imprécision qui donne au texte son caractère ironique.
[...] Commentaire de la lettre XIV des Lettres persanes de Montesquieu. «Ce constat d'un dégradation, d'un avilissement, d'un désordre trouve son sens véritable dans l'analyse générale que donnent les Lettres du despotisme oriental et du devenir monarchique.» Tels étaient les propos de Jean-Marie Goulemot en 1974 dans son oeuvre Questions sur la signification politique des Lettres persanes. Un certain despotisme, tel est le thème central de cette lettre XXIV. Rica et Isbeck, les deux persans, viennent d'arriver à Paris. Dans cette lettre XXIV, pour la première fois, Rica donne ses impressions sur la capitale française. [...]
[...] Le roi est vénal et c'est ce que Montesquieu tente de démontrer. Si bien que le souverain apparait, dès le second paragraphe, comme un mystificateur. Rica l'appelle «le grand magicien». Le roi n'est qu'illusion. C'est un manipulateur : «Il exerce son emprise sur l'esprit même des sujets ; il les fait penser comme il veut» Un pouvoir magique qui va obliger les sujets à remplacer l'or par du papier. Louis XIV a d'ailleurs établi de nombreuses dévaluations lors de son règne. [...]
[...] Mais qui devient un réquisitoire corrosif sous la plume Montesquieu. Et il camoufle ses accusations grâce à l'ironie et la satire. Le roi de France, ou la pape de Rome ont le même combat : manipuler le peuple sans qu'il ne s'en aperçoive ; Lui inculquer des dogmes et le flatter pour mieux régner. Montesquieu fait-il une caricature de ces deux puissances, ou étaient-ils réellement des despotes comme il le laisserait entendre dans cette lettre XXIV? Montesquieu, comme la majorité des philosophes du 18 ème siècle, avait pour objectif de défendre les libertés, et de dénoncer toute forme de tyrannie. [...]
[...] Dans la religion chrétienne, le père, le fils, et le saint esprit ne forment qu'un (c'est-à-dire Dieu). Et la Trinité est traitée ici sous forme d'addition. C'est une description purement concrète de la religion chrétienne et qui devient forcément absurde. L'extrait de cette lettre XXIV se conclue par une confrontation des deux magiciens. Le pape a une influence sur le roi. «Il (le pape) ( . ) envoya un grand écrit, qu'il appela constitution, et voulut obliger sous de grandes peines, ce prince et ses sujets de croire tout ce qui y était contenu. [...]
[...] Il est question dans cet extrait, de deux grandes puissances: le roi et le pape. Or, jamais Rica ne citera le nom de Louis XIV (Il ne sera désigné que par des périphrases). Au-delà d'une protection contre la censure, c'est cette imprécision qui donne au texte son caractère ironique. Le roi de France est considéré comme «le plus puissant des princes de l'Europe.» Si bien que Rica s'interroge sur la légitimité de ce souverain. D'où tient-il cette si grande puissance? [...]
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