Lettres Persanes, lettre 3, Montesquieu, siècle des Lumières, roman épistolaire, mélancolie, sérail, polygamie, exotisme, éloge de la femme, érotisme, discours des sentiments, séparation, Orient, courant littéraire, orientalisme
Les Lettres Persanes se présentent sous la forme d'une correspondance fictive de deux étrangers Persans du nom d'Usbek et Rica, en voyage en Europe. Le regard étranger et le « travesti persan » de ces deux voyageurs, pour reprendre les mots de Jean Starobinski, permettent à l'auteur de proposer une analyse sans concessions, une critique aussi lucide qu'amusante de la société de son temps, avec ses préjugés, ses tares, ses abus et ses extravagances. Le texte qui nous intéresse ici est la lettre 3 dans laquelle Zachi, l'une des femmes d'Usbek, écrit à ce dernier le désespoir de leur séparation que ne cesse de raviver les tendres souvenirs de leur amour.
[...] Dans les phrases suivantes, Zachi poursuit ses divagations comme l'illustre la juxtaposition de souvenirs. Il est également assez intéressant de souligner l'emploi d'un cliché amoureux typique de la littérature française : « il nous sembla que nous fussions seuls dans le monde ». Il y a également une phrase exclamative qui montre l'oralité du texte qui se présente presque comme un dialogue. L'emploi du subjonctif imparfait « Plût » exprime un souhait, une prière et revêt une connotation religieuse. De plus, il y a une série d'hyperboles. [...]
[...] Lettres Persanes, lettre 3 - Montesquieu (1721) - En quoi cette lettre peut-elle fasciner le lecteur du XVIIIe siècle sur l'Orient ? Le XVIIIe siècle, appelé communément le siècle des Lumières, fut une époque révolutionnaire à tous points de vue. De nombreux savants, hommes de lettres, mais également scientifiques, y ont pris part, jouant un grand rôle, tant au niveau politique que sur le plan culturel. C'est dans cette mouvance que Montesquieu décide de faire paraître son roman épistolaire intitulé Lettres persanes. [...]
[...] Il s'agit de détails pour le lecteur du XVIIIe siècle à propos du fonctionnement du sérail. On retrouve de nombreux verbes au passé simple qui relatent des actions passées assez courtes comme « il fallut » qui montrent l'obéissance et l'obligation qu'elles doivent au « roi du harem ». Ainsi, Usbek a tous les pouvoirs et fait régner sa suprématie sur le sérail d'Ispahan. « Les miracles de notre art » est ici une hyperbole qui montre l'orgueil de Zachi qui compare sa beauté à un « miracle ». [...]
[...] Un désespoir qui sera d'ailleurs l'élément déclencheur du drame du sérail. De même, la personnification de « cruel souvenir » souligne la douleur de l'absence. C'est un langage très imagé qui transporte le lecteur dans un univers lointain et exotique. Ensuite, Zachi utilise des parallélismes de construction avec les adverbes de temps « tantôt » et « où ». Cet élément souligne également le chagrin, la mélancolie due à l'absence d'Usbek. Zachi se remémore leur relation de couple et leur rencontre comme en témoigne l'alternance entre les pronoms personnels « je » et « tu ». II. [...]
[...] Les négations totales « ne point » et « ne plus » montrent le malheur et le manque d'amour dont souffre la femme orientale. Mais cela peut également être interprété comme les dures lois du sérail où les femmes rivalisent pour séduire le « roi du harem ». Dans les phrases suivantes, Zachi épanche sa tristesse. Elle reproche son départ à Usbek et sa volonté de s'éloigner pour « errer dans des climats barbares ». Mais elle essaie également de lui faire part de son chagrin. On retrouve le champ lexical de la souffrance avec des termes comme « soupirs », « larmes » . [...]
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