Montesquieu, philosophe des Lumières au XVIII siècle, publie son ouvrage les Lettres persanes en 1721, dans lequel il conteste la monarchie de son époque. L'auteur publie ses lettres 6 ans après la mort de Louis XIV, et à Amsterdam, afin d'éviter la censure. L'oeuvre connaît un très grand succès. Ecrit à une époque pendant laquelle les textes sur l'Orient sont très populaires, le roman épistolaire de Montesquieu permet de donner un regard neuf sur la France, du point de vue de deux persans, qui s'échangent des lettres entre la France et la Perse. A travers ce regard étranger, Montesquieu conteste, dans cet extrait de la Lettre XXIV, la monarchie absolue du roi ainsi que le pouvoir presque manipulateur du Pape à cette époque (...)
[...] La critique de Montesquieu: ses moyens et son efficacité Au début de la lettre, Ricca examine le roi de France et critique sa politique financière et extérieure. Cependant, il fait tout cela sous la forme d'un portrait élogieux en donnant au roi une image positive: “plus puissant prince d'Europe”, “magicien”. Ces adjectives mélioratifs sont par contre suivis de la vrai critique ou Ricca reproche au roi d'avoir des “caisses vides” et d'utiliser de la monnaie en papier pour payer ses dépenses. Le personnage se demande aussi pourquoi le roi fait tant de guerres quand il n'a pas vraiment les moyens. [...]
[...] Nous constatons cela par le fait que Rica emploi des périphrases et des termes impropres pour décrire les personnages et les aspects de la France, tels roi de France”, “grand magicien”, et “grand écrit”. Nous pouvons aussi nous demander comment cet exotisme présente une importante valeur informative pour le lecteur. Les lettres servent à s'exprimer et à informer. Ici, Ricca décrit la situation en France et exprime ses sentiments lorsqu'il se moque de cette dernière. En effet, le nom Ricca peut être associée au verbe ricaner. Le personnage compare le roi de France Louis XIV au roi d'Espagne, en exprimant que le premier est moins riche. [...]
[...] Du point de vue étranger, les points faibles de la monarchie française du XVIII siècle sont soulignés, et ceci engage une prise de conscience chez le lecteur, qui lui est surpris par le faux éloge de la lettre. La visée du texte est d'instruire en amusant, à travers le point de vue presque naïf de Ricca, qui lui informe son ami Ibben. Montesquieu cherche à dénoncer et à contester la monarchie et ses problèmes politiques et économiques, ainsi qu'a promouvoir la tolérance religieuse, ce qui fait de lui et de son oeuvre partis de l'esprit des Lumières. [...]
[...] A travers ce regard étranger, Montesquieu conteste, dans cet extrait de la Lettre XXIV, la monarchie absolue du roi ainsi que le pouvoir presque manipulateur du Pape à cette époque. Nous allons voir que ce point de bue est en fait hors de l'ordinaire et étranger, et qu'en étant nouveau et exotique, il facilite et contribue a l'efficacité de la critique de l'auteur. I. Un point de vue étranger Dans un premier temps, nous notons qu'il s'agit ici d'un texte épistolaire. [...]
[...] Ceci nous amène a questionner le vrai pouvoir divin du roi. De plus, le scripteur, qui lui ne suit pas le Pape, compare ce dernier a un “magicien”. Ricca informe Ibben que le Pape peut faire ce qu'il veut des pouvoirs de l'Eglise, jusqu'à même faire croire que le pain et le vin sont en fait en relation avec Dieu. Montesquieu fait ainsi une critique sur l'eucharistie et remet en cause la foi et les dogmes des Saints, a une période ou en effet nous ne voulons plus croire en Dieu sans preuve. [...]
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