Nadja d'André Breton est un récit essentiellement centré sur la personne de Nadja, cependant, dans l'épilogue, le récit passe soudain de la troisième à la deuxième personne et voit l'apparition du « toi ». Le temps de l'écriture est ainsi marqué par une rupture : le prologue et le journal des rencontres ont été écrits en août 1927 au Manoir d'Ango. L'épilogue a été rédigé à la fin du mois de décembre 1927, à Paris, après une interruption de quatre mois.
Ce dernier révèle un retour au moment de l'énonciation. Le journal automnal est déjà loin et le narrateur semble se désintéresser de celle qui le brûlait. L'étrangeté de cet épilogue est renforcée par l'abandon soudain du récit à la troisième personne et l'apparition du "toi".
[...] Dès lors, la rédaction sous forme de journal cesse. Conclusion Dans l'épilogue, l'abandon du récit à la troisième personne s'explique par la rupture avec Nadja et l'apparition du toi par l'entrée en scène de Suzanne, qui sera l'héroïne de L'Amour fou. Nadja n'était que l'annonciatrice de la révélation finale, qu'une promesse là où la rencontre avec l'autre femme en est la réalisation. Il faut également y voir l'application du principe d'interruption du livre par la vie, qui énonce que lorsqu'on vit vraiment, on n'écrit pas. [...]
[...] Le toi est le nouveau destinataire, le nouvel amour, qui évince complètement Nadja, c'est elle qui parachève l'œuvre et la justifie. Elle est l'incarnation de l'idéal féminin et amoureux de Breton, le point d'aboutissement de toutes les femmes : tu existes comme toi seule sait exister Sa beauté est convulsive et fait de la Saccade le sens de l'existence. Cette Merveille est l'accomplissement de ce qui n'était qu'une promesse pendant l'épisode Nadja. La plénitude de l'amour met ainsi fin à la quête de soi. [...]
[...] Ces interrogations et réflexions, en déplaçant Nadja du statut d'héroïne au cœur du texte à celui d'objet de questionnement, marque déjà une première prise de distance, qui sera bientôt validée : Nadja ne sera bientôt plus d'actualité. Le passage de la troisième à la deuxième personne s'explique donc par la disparition de Nadja, mais aussi et surtout par la rencontre de la Merveille c'est-à-dire Suzanne, même si celle-ci n'est jamais nommée. L'apparition du toi : un hymne à la femme aimée Dans l'épilogue, le toi domine. Le passage de la litanie des toi consacre la personne de Suzanne Muzard, qui a remplacé Nadja. [...]
[...] Dissertation de lettres sur Nadja d'André Breton : Comment expliquer, dans l'épilogue, l'abandon soudain du récit à la troisième personne et l'apparition du toi ? Introduction Nadja d'André Breton est un récit essentiellement centré sur la personne de Nadja, cependant, dans l'épilogue, le récit passe soudain de la troisième à la deuxième personne et voit l'apparition du toi Le temps de l'écriture est ainsi marqué par une rupture : le prologue et le journal des rencontres ont été écrits en août 1927 au Manoir d'Ango ; l'épilogue a été rédigé à la fin du mois de décembre 1927, à Paris, après une interruption de quatre mois. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture