Les lettres de Mme de Sévigné étaient très appréciées de ses contemporains, et circulaient dans le monde où elle vivait. Ses lettres constituent le recueil épistolaire le plus considérable et le plus parfait du XVIIe siècle. Elle nous fait découvrir la cour, le monde et certains coins de la province, avec une vérité et une force pittoresque jamais égalées. On recense aujourd'hui 1120 lettres de Mme de Sévigné, dont 764 à sa fille Mme de Grignan, 126 à son cousin, Bussy, et 220 lettres adressées à 29 autres destinataires. Il est à noter un manque fondamental dans cette correspondance, seules les lettres de la marquise ont été conservées.
Notre extrait est présenté sous forme d'un récit et d'un dialogue. Il raconte une petite scène de vie de cour qui s'apparente au théâtre par la mise en situation, la rapidité de la scène et la tonalité comique qui le traverse. L'intérêt majeur de cette lettre réside dans la mise en scène du roi qui met à l'épreuve la sincérité d'un courtisan.
[...] Les lettres de Madame de Sévigné : lettre à Pomponne A POMPONNE. A Paris, lundi 1er décembre 1664. Il faut que je vous conte une petite historiette, qui est très vraie et qui vous divertira. Le Roi se mêle depuis peu de faire des vers ; MM. de Saint- Aignan et Dangeau lui apprend comme il s'y faut prendre. Il fit l'autre jour un petit madrigal, que lui-même ne trouva pas trop joli. Un matin, il dit au maréchal de Gramont : "Monsieur le maréchal, je vous prie, lisez ce petit madrigal, et voyez si vous en avez jamais vu un si impertinent. [...]
[...] Parce qu'on sait que depuis peu j'aime les vers, on m'en apporte de toutes les façons." Le maréchal, après avoir lu, dit au Roi: "Sire, Votre Majesté juge divinement bien de toutes choses ; il est vrai que voilà le plus sot et le plus ridicule madrigal que j'aie jamais lu." Le Roi se mit à rire, et lui dit : "N'est-il pas vrai que celui qui l'a fait est bien fat ? - Sire, il n'y a pas moyen de lui donner un autre nom. - Oh bien ! dit le Roi, je suis ravi que vous m'en ayez parlé si bonnement ; c'est moi qui l'ai fait. - Ah! Sire, quelle trahison ! Que Votre Majesté me le rende ; je l'ai lu brusquement. [...]
[...] On remarque l'adjectif petit Corrélativement à l'oxymore final la plus cruelle petite chose qu'on puisse faire Interprète parfaitement le caractère du roi. On distingue que la Marquise a trié les échanges pour conserver leur bigarré. Tout est fondé dans l'organisation du récit, pour maintenir l'effet de surprise chez le destinataire par l'amélioration des échanges. On interprète bien une écriture hyperbolique. Conclusion Il faut être inévitablement sensible à la rhétorique plaisante de la marquise. Les lettres deviennent alors une œuvre de littérature majeure du XVIIe siècle. [...]
[...] On recense aujourd'hui 1120 lettres de Mme de Sévigné, dont 764 à sa fille Mme de Grignan à son cousin, Bussy, et 220 lettres adressées à 29 autres destinataires. Il est à noter un manque fondamental dans cette correspondance, seules les lettres de la marquise ont été conservées Présentation de l'extrait Notre extrait est présenté sous forme d'un récit et d'un dialogue. Il raconte une petite scène de vie de cour qui s'apparente au théâtre par la mise en situation, la rapidité de la scène et la tonalité comique qui la traverse. [...]
[...] Pour cela, elle reste fidèle à l'ordre chronique des événements, mais aussi, elle souligne la soumission du courtisan qui se range scrupuleusement au discours du roi pas moyen de lui donner un autre nom Dans cette lettre, on retrouve la composition classique de l'apologue : Introduction : ligne 1 à 3 Récit : ligne 4 à 21 Morale : ligne 21 à la fin. Transition : Or, on s'aperçoit que la morale est réellement une double intention : Pomponne (son amie) mais aussi le roi (ligne 24 a 26). II L'art d'agréer En restituant ce récit, la marquise à substance à plaire et à conter. Il faut être sensible au charme de cette écriture et son caractère vivant, comique et piquant. [...]
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