Dans Fragments d'un discours amoureux, Barthe emploie cette phrase : « Je n'ai rien à te dire, sinon que ce rien, c'est à toi que je le dis ». Dans les Lettres de Madame de Sévigné, nous avons l'impression d'un discours qui est sur le registre de l'amour, c'est-à-dire que le plus important ne consiste pas dans les nouvelles annoncées, mais dans la communication. C'est justement parce que Mme de Sévigné sait qu'elle ne verra plus sa fille qu'elle tente par l'épistolaire de créer une nouvelle relation, peut-être plus intense même que l'initiale. La lettre est un vecteur émotionnel important. Cependant, les anecdotes de cour ont aussi leur importance pour que Madame de Grignan, la fille de Madame de Sévigné, ne soit pas à l'écart des nouvelles importantes, cela signifiant être « provinciale » au sens où l'on ne sait pas ce qui se passe à Paris, donc l'on passe pour ridicule, pour déconnecter de ce qui est primordial dans la haute société, la cour du roi. Au fur et à mesure du texte, les lettres se font de plus en plus longues.
[...] Cependant, les anecdotes de cour ont aussi leur importance pour que Madame de Grignan, la fille de Madame de Sévigné, ne soit pas à l'écart des nouvelles importantes, cela signifiant être provinciale au sens où l'on ne sait pas ce qui se passe à Paris, donc l'on passe pour ridicule, pour déconnecter de ce qui est primordial dans la haute société, la cour du roi. Au fur et à mesure du texte, les lettres se font de plus en plus longues. La lettre 108 est l'une des plus denses. Elle appartient à la série des lettres écrites à Paris (juste après celles des États de Provence). La lettre 107 relate l'arrivée à Paris chez Madame de la Trousse, sa tante, puis chez M. de Coulanges. Les lettres s'amorcent et se clôturent donc sur Paris. [...]
[...] Dans les premières lettres, il s'agissait du récit de M. de Coulanges et de son mariage avec la Grande Mademoiselle prévu (puis annulé) qui s'étendait sur quatre lettres. L'aspect mondain est conservé, mais la teneur émotionnelle grandissante de l'échange entre les deux femmes rend les lettres beaucoup plus personnelles dans les dernières écrites à Paris. Les sujets deviennent de plus en plus intimes jusqu'à la dernière lettre : la lettre 108 s'intéresse à la vérole de l'enfant de Mme de Grignan, cherche à éviter une autre grossesse, et se penche aussi sur les affaires du gendre de l'auteur. [...]
[...] La mère commence l.95 par affirmer : je n'ai jamais pu retenir mes larmes qui montre sans aucun doute qu'à la mort de la femme de Monsieur de Mesmes, elle n'a pas cessé de pleurer, mais aussi peut-être, grâce à l'adverbe jamais qu'en cas d'émotion forte, elle ne peut pas se retenir. C'est un thème assez fréquent dans les lettres. Cette idée est corroborée par le terme pleureuse l.125 qui suit un verbe d'état montrant qu'il s'agit de son caractère et non plus une action isolée. L'intégralité du passage de la ligne 99 à 126 cherche à créer une émotion chez la destinatrice. L'énumération de la ligne 109 à 113 met accent sur l'instinct maternel. [...]
[...] Cette série de lettres est donc particulièrement mondaine, comme celles du début. La différence que la relation épistolaire est déjà bien établie ; les fondamentaux de la communication se sont mis peu à peu en place. En quoi ce texte, à l'énonciation particulière est-il à la fois une lettre d'échange entre deux personnes qui ont pris l'habitude de rentrer en correspondance, et qui ont donc une relation épistolaire très intime, semblable à celle qu'elles auraient l'une en face de l'autre ? [...]
[...] Cependant, d'une certaine façon, on peut dire que la Marquise répond au paquet qui précède, celui reçu en retard. L'écriture est totalement conditionnée par l'efficacité des services postaux. Cette lettre par provision dure jusqu'à la ligne 99. On imagine donc qu'il s'est écoulé un moment avant cette suite. L'attente de la lettre a conditionné l'écriture, sous le signe du temps. La troisième partie de la lettre se situe à la ligne 199 lorsque l'énonciatrice utilise un présent de narration : reçois Nous nous trouvons donc dans une énonciation particulière d'un point de vue du quand ? [...]
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