Versé dans les sciences, l'art et les techniques, Diderot est connu pour avoir dirigé l'écriture de l'ouvrage monumental, l'Encyclopédie (1751-1772). En philosophe des Lumières débarrassé de la superstition et porté par les sciences, il s'est attaché à comprendre la vie.
Sa Lettre sur les aveugles (1749) marque une étape décisive dans sa pensée matérialiste et athée. Il s'inspire, dans cette oeuvre, de l'intérêt scientifique porté aux aveugles de naissance par certains penseurs de son époque tels que Voltaire et Buffon et en particulier sur les rapports entre les sensations, la connaissance et la morale (...)
[...] Les quatre sens dont le toucher ont toujours supplée sa vue et contrairement aux voyants qui ne s'appuient que sur la beauté visuelle pour en déduire l'existence de Dieu, lui ne se contente pas de toucher un mécanisme humain bien conçu pour s'en convaincre. Seul argument recevable à ses yeux toucher Dieu lui-même, ce qui est impossible Si vous voulez que je croie en Dieu, il faut que vous me le fassiez toucher Saunderson remplace son défaut sensible par le développement des autres sens et surtout l'exercice de sa raison qui l'ouvre à un savoir éclairé du monde sans Dieu. Comme les aveugles ont des perceptions différentes, leurs conceptions morales et métaphysiques divergent. [...]
[...] Le lecteur a d'emblée l'image d'un personnage calculateur et intolérant. Plus loin, dans l'habitude de traiter de prodige tout phénomène qui le dépasse, il devient un homme qui ne raisonne plus et s'enferme dans des certitudes confortables alors que philosophiquement, l'homme ne doit pas s'en tenir à l'opinion commune mais raisonner et douter pour trouver la vérité. Lorsque l'homme se sent dépassé, il ne cherche plus à comprendre mais explique tout phénomène inexpliqué par Dieu et le juge ainsi inexplicable par l'homme. [...]
[...] Diderot en déduit à la fin de la lettre sur les aveugles qu'elles viennent de la matière capable d'expliquer les phénomènes mieux que la volonté divine. Le matérialisme : Pour l'athée Diderot, l'âme n'existe pas si ce n'est dans notre imagination. Il faut s'attacher à montrer comment le corps c'est-à-dire la matière nous fait agir, produire et sentir. D'après lui, la matière seule explique tout d'un simple minéral à une œuvre d'art aboutie. Il applique sa théorie matérialiste à la connaissance, à l'action, à l'art, aux passions et à la morale. [...]
[...] Sa Lettre sur les aveugles (1749) marque une étape décisive dans sa pensée matérialiste et athée. Il s'inspire, dans cette œuvre, de l'intérêt scientifique porté aux aveugles de naissance par certains penseurs de son époque tels que Voltaire et Buffon et en particulier sur les rapports entre les sensations, la connaissance et la morale. En 1690, Locke avait déjà imaginé dans l'Essai sur l'entendement humain ce que peut découvrir par la sensation un aveugle de naissance. Nous pouvons nous demander comment dans ce texte, Diderot reprend ce thème pour nous amener vers sa philosophie athée ? [...]
[...] Diderot critique l'étroitesse d'esprit de ce religieux qui, par son insistance, veut imposer son Dieu alors que l'homme agonisant n'aspire très certainement qu'à partir tranquillement. L'agacement de Saunderson ressort d'ailleurs dans je vous le répète (11). En effet, il affirme que la beauté est relative et que ce qui est beau pour un voyant ne l'est pas forcément pour un aveugle. Aux merveilles beau spectacle et prodiges l'aveugle oppose les ténèbres dans lesquels il a toujours vécu. critique de l'homme chrétien par extension : Dès le début, Diderot indique que les propos qu'il va rapporter valent bien la peine il suggère ainsi ironiquement au lecteur que ce qui va suivre mérite d'être lu mais plus parce que c'est surprenant que parce que cela présente un réel intérêt. [...]
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